Naval Group va imprimer ses hélices en 3D

« Avant la concurrence était européenne, aujourd’hui les Chinois sortent une frégate tous les mois et sont capables de livrer un sousmarin tous les quatre mois, alors on accélère… », indique Jean-Luc France, directeur du site d’Indret de Naval Group, qui aura investi 20 M€ en R&D cette année pour muter l’usine en 4.0. Engagé aux côtés de Centrale et de l’université de Nantes depuis 2016 dans le laboratoire Joint Laboratory of Maritimy Technology (JLMT), Naval Group vient de finaliser la réalisation d’une pale d’hélice grâce à la fabrication additive. À partir d’un fil d’alliage de cuivre déposé en couches successives, le procédé permet de fabriquer une pale creuse où pourront être logées de multiples capteurs et objets connectés pour suivre et améliorer ses performances. « Comparativement aux fabrications classiques où nous utilisions des moules, le temps du process de fabrication a été divisé par deux. Ce procédé nous ouvre un champ d’innovation important qui va nous épargner les compromis entre charge et vitesse. On pense le produit autrement », précise Pierre Berg, CTO à la direction des équipements de propulsion. Pour conserver son avance technologique, Naval Group a investi 1 M€ dans une machine spéciale pour industrialiser la fabrication de ce prototype. Livrable en septembre, elle sera capable de produire deux pales en même temps. Dès lors, pourront commencer les essais en mer de façon à livrer les premières hélices en 2019, d’abord pour les navires de surface. Sans exclure à l’avenir un transfert à l’industrie civile.