Le port de Barcelone s’est retrouvé impliqué dans la crise catalane dès le 20 septembre avec l’accostage de deux ferries loués à la compagnie GNV (Rhapsody et Moby) et destinés à héberger des forces de la police et de la Guardia Civil (gendarmerie) dépêchées sur place par le gouvernement espagnol. Le 3 octobre, l’activité du port a été paralysée en raison de la grève largement suivie, la principale organisation, Coordinadora, ayant appelé à rejoindre le mouvement déclenché pour protester contre les agissements des forces de l’ordre de l’État espagnol, lors du référendum du 1er octobre.
La crise n’a pas eu jusqu’ici d’impact majeur sur le trafic de navires de croisière. Le 1er octobre, jour du référendum, le Mein-Schiff-3 a annulé l’escale à Barcelone et a reporté du 12 au 20 octobre son arrivée. Le 2 octobre, le Mein-Schiff-5 a avancé son départ en raison de la grève le jour suivant. « Le reste de la programmation est inchangé », indique-t-on à l’Autorité portuaire de Barcelone (APB).
Au port, on est dans l’attente de la suite des événements et on ne cache pas une inquiétude. La crise catalane a déjà eu des conséquences économiques négatives (transfert de sièges sociaux hors de Catalogne, attentisme de certains investisseurs, etc.) et la croissance économique de l’Espagne dans son ensemble pourrait être affectée. Or, la stratégie de l’APB a consisté précisément à accroître sa présence dans son hinterland naturel que constitue le reste du territoire espagnol, notamment l’Aragon, le Nord-Est de l’Espagne et la région de Madrid. Une stratégie payante jusqu’ici puisque le trafic a progressé de 21 % pendant les huit premiers mois de l’année (+ 30 % pour les conteneurs en boîtes).