Déjà bien investi en R&D dans le transport de CO2 liquéfié à grande échelle, MOL croit aussi à l'ammoniac, carburant qui soutient actuellement toutes les promesses de décarbonation du transport maritime. Si pour l’heure, il est principalement utilisé comme matière première pour les engrais et son volume de transport maritime est limité, l’armateur japonais parie sur le fait qu'il soit très demandé à l'avenir en tant que source d'énergie propre de nouvelle génération compte tenu de son ADN environnemental : n'émettant pas de CO2 pendant la combustion, il peut être utilisé dans la combustion des centrales thermiques au charbon et/ou en tant que vecteur d'hydrogène.
La demande annuelle au Japon est estimée à 3 Mt d'ici 2030, et à 30 Mt d'ici 2050. L'État japonais y croit aussi et en fait un bénéficiaire de ses subventions en R&D. Le mois dernier, MOL a signé un protocole d'accord avec le motoriste MAN et son compatriote Mitsui E&S Machinery pour le premier moteur à l'ammoniac, actuellement en cours de développement. MAN entend commercialiser des moteurs à l'ammoniac dès 2024.
Retour dans le transport de l’ammoniac
En mai, le transporteur nippon a fait son retour sur le marché de l'ammoniac après une interruption de cinq ans. Le Green Pioneer, un navire d’une capacité de 35 000 m3 livré en 2010 par Hyundai Mipo et géré par MOL Tankship Management, sera alloué au contrat d’affrètement à temps que la compagnie japonaise a signé avec Trammo, un négociant basé aux États-Unis.
L’entreprise fait également partie d’un consortium aux côtés de Itochu, Itochu ENEX, Vopak Terminals Singapore, Pavilion Energy et Total Marine Fuels en vue d’étudier la faisabilité technique du développement d’une chaîne d'approvisionnement en ammoniac à Singapour.
A.D.
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