« Nous avons été en contact avec le commandement du navire et avec les autorités chinoises et nous avons demandé à ce qu'il rejoigne les eaux territoriales suédoises », a déclaré le Premier ministre Ulf Kristersson lors d'une conférence de presse, précisant toutefois que l'objectif n'était pas de lancer d'"accusation.
Des sections de deux câbles de télécommunications, tous deux situés dans les eaux suédoises de la mer Baltique — l'Arelion, reliant l'île suédoise de Gotland à la Lituanie et; le C-Lion1 entre la Finlande à l'Allemagne –, ont été abîmes et rompus les 17 et 18 novembre.
Le Yi Peng 3, un vraquier construit en 2001, a navigué dans la zone des câbles à peu près au moment où ils ont été sectionnés, selon des sites de suivi des navires, bien que rien n'indique qu'il soit impliqué dans les incidents.
La diplomatie chinoise a rejeté, dès le 20 novembre, les soupçons visant son bâtiment, affirmant avoir « toujours rempli pleinement ses obligations en tant qu'Etat du pavillon » et « exigé des navires chinois qu'ils respectent scrupuleusement les lois et les réglementations en vigueur », a rappelé Lin Jian, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
À l'abri de l'action coercitive
Propriété de l'entreprise chinoise Ningbo Yipeng Shipping Co., le navire avait quitté le port russe d'Oust Louga, à l'ouest de Saint-Pétersbourg, le 15 novembre, selon le site de suivi des navires VesselFinder.
Il est à l'arrêt depuis le 19 novembre au milieu du détroit de Kattegat, entre le Danemark et la côte ouest de la Suède, dans les eaux internationales qui échappent à la juridiction des États. « Le Danemark n'est pas propriétaire des câbles endommagés et le navire se trouve actuellement dans les eaux internationales », a indiqué à l'AFP le ministère des Affaires étrangères danois., qui ne peut ainsi pas entreprendre d'action coercitive contre un navire.
Attaque hybride
En raison des tensions autour de la mer Baltique depuis le déclenchement de l'invasion russe en Ukraine, plusieurs dirigeants ont évoqué la possibilité d'une « attaque hybride », en référence aux actions menées par Moscou pour leur nuire. Le Kremlin a jugé « absurde » d'accuser la Russie d'être à l'origine de la rupture des deux câbles.
Les incidents rappellent le sabotage en septembre 2022 des gazoducs Nord Stream, jusqu'ici non élucidé. En octobre 2023, un gazoduc sous-marin entre la Finlande et l'Estonie, le Balticconnector, avait été endommagé par l'ancre d'un navire chinois.
La rédaction (avec l'AFP)