« La Russie a lancé une frappe aujourd'hui contre un navire civil en mer Noire, juste après qu'il eut quitté les eaux territoriales ukrainiennes », a dénoncé Volodymyr Zelensky tout en assurant que l'attaque n'avait pas fait de victimes. « L'Ukraine est l'un des principaux garants de la sécurité alimentaire mondiale. La stabilité intérieure de dizaines de pays du monde entier dépend du fonctionnement sans entrave de notre corridor céréalier. Les livraisons de denrées alimentaires de l'Ukraine aux pays d'Afrique et du Moyen-Orient sont essentielles. Nous continuerons à tout mettre en œuvre pour protéger nos ports, la mer Noire et les exportations de denrées alimentaires vers les marchés mondiaux », a réagi le président ukrainien, sur son compte X.
Les forces navales ukrainiennes ont déclaré que la frappe avait eu lieu tard dans la soirée du mercredi 11 septembre, frappant le vraquier Aya. Le navire battant le pavillon de Saint-Kitts-et-Nevis avait quitté le port ukrainien de Tchornomorsk (région d'Odessa) lorsqu'il a essuyé les tirs occasionnant d'importants dommages selon cette source.
La frappe a été effectuée à l'aide de missiles de croisière, « probablement de type Kh-22 à partir d'avions Tu-22 », ont-elles précisé sur Telegram. Un porte-parole des garde-côtes roumains a affirmé de son côté que le navire était, après l'attaque, à flot et n'avait pas formalisé de demande à assistance.
Attaque contre une cargaison alimentaire
Le président Zelensky a appelé la communauté internationale à condamner cette attaque qui menace la sécurité alimentaire alors que de nombreux pays en voie de développement dépendent de l'approvisionnement de la mer Noire.
Depuis que la Russie s'est retirée d'un accord qui avait été négocié par l'ONU pour permettre, au nom de la sécurité alimentaire, le transit en sécurité de navires chargé de céréales en dépit du blocus maritime russe, Kiev s'est organisé pour mettre en œuvre un corridor alternatif pour exporter ses produits agricoles. Les navires longent les côtes des États membres de l'OTAN pour se prémunir des menaces répétées de Moscou.
Selon le ministre ukrainien de la Défense Roustem Oumerov, 5 000 navires ont déjà emprunté ce couloir maritime depuis son lancement à l'été 2023.
Montée des tensions
Les tensions redoublent. Le président ukrainien, en visite aux États-Unis en fin de semaine, doit rencontrer Joe Biden pour obtenir son soutien dans sa demande, à savoir, l’utilisation de missiles français et britanniques, pour sa défense contre la Russie.
La question devrait être abordée au cours d'un échange à Washington ce vendredi entre le président américain et le premier ministre britannique, Keir Starmer. « Les pays de l’OTAN » seraient « en guerre contre la Russie » s’ils permettaient à l’armée ukrainienne d’utiliser ces armes pour frapper le territoire russe, a mis garde Vladimir Poutine.
La rédaction
