Les affréteurs de pétroliers concluent davantage de contrats à long terme

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Crédit photo ©Gunvor
La hausse des taux d'affrètement des pétroliers, soutenus par les tensions géopolitiques en mer Rouge, pousse les exportateurs de pétrole à opter pour des contrats d'affrètement à temps et à long terme. Une couverture contre la volatilité des prix.    

La hausse des taux d'affrètement des pétroliers, soutenus par les tensions géopolitiques en mer Rouge, incite les négociants/exportateurs de pétrole à s'engager pour leurs expéditions sur des contrats long terme, ont indiqué plusieurs professionnels du secteur lors d'une conférence sur l'énergie à Houston qui s'est tenue la semaine dernière.

Le déroutement du canal de Suez vers le cap de Bonne Espérance allonge les temps de parcours entre les bassins de production et les centre de distribution consommateurs. Les sanctions européennes à l'égard de la Russie contraignent les exportateurs russes à acheminer en Asie du pétrole qui, sinon, aurait été acheminé en Europe.

Les faibles niveaux d'eau dans le canal de Panama ont également conduit certains navires à emprunter d'autres itinéraires, s'apparentant à une longue odyssée.

Pour gagner le Chili depuis Houston, tout en évitant le Canal de Panama, un pétrolier doit naviguer le long de la côte atlantique de l'Amérique du Sud, traverser le détroit de Magellan et remonte la côte pacifique. Le voyage dure 32 jours pour parcourir 18 520 km au lieu des 23 jours et quelque 8 000 km s'il transitait, comme il en a l'habitude, par le canal de Panama.

Les navires évitant la mer Rouge ont augmenté la consommation de carburant maritime de 100 000 barils par jour et ont ajouté 3 % à la distance parcourue par la flotte maritime mondiale, a relevé le coutier Vitol dans une de ses dernières notes.

Augmentation des tarifs de 26 %

L'allongement des distances réduit la disponibilité des navires, déjà contrainte par l'absence de commandes ces dernières années. Mais quelque 100 aframax et 25 très grands pétroliers entreront sur le marché au cours des trois prochaines années.

L'ensemble de ces facteurs a contribué à une augmentation de 26 % des tarifs d'affrètement des pétroliers dans certains cas. Ainsi, les tarifs pour un aframax, qui peut transporter jusqu'à 800 000 barils, ont grimpé dernièrement à environ 49 500 $ par jour, contre 39 000 $/j il y a cinq mois.

« Il s'agit en quelque sorte d'une tempête parfaite », a confié à Reuters Andrew Jamieson, un des dirigeants de Clearlake Shipping, la filiale de Gunvor, dont une des activités consiste à affréter des pétroliers.

Contrats d'affrètement à temps et à long terme

L'entreprise a conclu davantage des contrats à temps (permettent aux entreprises de prendre un navire pour une période donnée plutôt que pour un voyage spécifique entre deux lieux) et à long terme, en moyenne à 10 mois, les sociétés se mettant à l'abri de la volatilité des prix en sécurisant leur prix sur une durée.

La compagnie a actuellement contracté plus d'une centaine d'accords d'affrètement à temps alors qu'elle n'en avait que quelques-uns avant 2020.

Adeline Descamps
 

 

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