Golfe de Guinée : la piraterie à l'agenda de l'OMI en mai

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Bordé par 6 500 km de côtes, qui s'étend du Sénégal à l'Angola, le golfe de Guinée est devenu l’une des zones les plus dangereuses pour les navires marchands. Depuis le mois de novembre, les attaques de pirates se multiplient, la violence s’exacerbe et les pirates y agissent en bandes organisées. L’assaut meurtrier d’un porte-conteneurs en janvier et les attaques simultanées debut février font réagir l’OMI. Tardivement.

Le secrétaire général de l'OMI, Kitack Lim, est inquiet. Il se dit préoccupé face à la recrudescence de la piraterie maritime dans le golfe de Guinée et la violence croissante des attaques. L’assaut du porte-conteneurs Mozart, le 23 janvier 2021, qui a fait un mort et s’est soldé par l’enlèvement de 15 marins, enjoint à l’urgence, indique le premier représentant de l’organisation de réglementation du transport, qui réagit cependant très tardivement. Depuis plusieurs mois, les événements se multiplient sur la côte ouest-africaine à un point tel que certains armateurs, tel Maersk, ont appelé à une solution militaire.

Piraterie : une réponse militaire dans le Golfe de Guinée ?

Des attaques en simultanée

L’actualité récente en a donné une nouvelle illustration. Une même bande de pirates a été à l'origine de pas moins de cinq incidents dans la région. Le groupe aurait fait une première tentative le 6 février, abordant le pétrolier Sea Phantom à environ 200 km des côtes du Cameroun. Une intervention coordonnée de navires et d'hélicoptères les en a dissuadés. Mais les mêmes pirates, selon plusieurs rapports des experts de la sécurité maritime, auraient été aussi à l’initiative sur l’arraisonnement et le détournement du chalutier Lianpengyu, battant pavillon gabonais avec un équipage chinois.

Ce même navire leur aurait ensuite servi pour approcher d’autres cibles. Le pétrolier MT Seaking, le chimiquier battant pavillon panaméen Maria E, le transporteur de GPL Madrid Spirit auraient été ainsi abordés mais ces tentatives ont été déjouées. Ces derniers événements portait à douze le nombre d’attaques en à peine un mois. Le 25 janvier, l’UE a annoncé la mise en oeuvre de son concept de « présences maritimes coordonnées » dans cette région de plus en plus inhospitalière. 

Golfe de Guinée L’UE s’attelle à la sûreté maritime

Promotion des bonnes pratiques 

Dans une lettre ouverte, Kitack Lim insiste sur la nécessité d’une coopération renforcée et mieux coordonnée et appelle à l’application des « meilleures pratiques de gestion (BMP) approuvées par l'OMI pour l'Afrique de l'Ouest afin d'éviter, de dissuader, de retarder et de signaler les attaques. » Les BMP en question porte sur l’'évaluation des risques, les mesures de protection des navires et la notification.

Dans cette adresse, l’OMI se fait plus institutionnelle que jamais, indiquant avoir pris des mesures « pour renforcer la coordination des initiatives entre les parties prenantes, notamment en facilitant les réunions avec les représentants du secteur, l'Agence nigériane d'administration et de sécurité maritimes (NIMASA) et le Centre interrégional de coordination pour la mise en œuvre de la stratégie régionale de sécurité et de sûreté maritimes en Afrique centrale et occidentale (ICC). »

Il est question d’« assistance technique » auprès du Centre de coordination interrégional et d’accompagnement à la mise en œuvre du Code de conduite de Yaoundé, « un code régional visant à renforcer la sécurité maritime et à lutter contre la piraterie, les vols à main armée à l'encontre des navires, la pêche illicite et d'autres activités maritimes illicites en Afrique de l’Ouest et du Centre. » Cette initiative bénéficie en outre d’un fonds d’affectation spéciale, rappelle l’autorité de réglementation. 

A.D.

 

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