En réaction aux sanctions européennes frappant la Russie, dans la perspective de s’affranchir de son gaz qui sera peut-être sous embargo, tous les pays européens se mettent en ordre de marche pour pouvoir recevoir du GNL par voie maritime. Après l’Allemagne, la Grèce, la Finlande et l’Estonie, les Pays-Bas vont disposer d’une troisième unité flottante de stockage et de regazéification (FSRU).
L’opérateur gazier Gasunie, qui avait signé un premier contrat avec le belge Exmar pour affréter le FSRU S188 de 26 000 m3 pour une période de cinq ans, vient de signer avec New Fortress Energy. Une fois que les installations flottantes d'Exmar et de NFE seront amarrées à Eemshaven, le port disposera d’une capacité de 8 milliards de m3 par an.
NFE possède sept FSRU et l’entreprise américaine avait indiqué dans son rapport du premier trimestre qu'elle avait deux FSRU disponibles pour un déploiement en 2022 : les Golar Igloo, d'une capacité de 174 000 m3 et de 5,4 Mt par an, et Golar Freeze, de 126 000 m3 et de 2 Mt par an. Au vu de la capacité affichée, Gasunie a probablement affrété le Golar Igloo.
Les FSRU deviennent de précieux actifs
24 milliards de m3
Les deux devraient être mis en service cet automne, selon Gasunie. Elles porteront à trois le nombre de terminaux méthaniers flottants basés aux Pays-Bas, en incluant celui de Gate, sur la Maasvlakte à Rotterdam, exploité par Gasunie et Vopak. Mise en service en septembre 2011, la capacité de l’installation, actuellement de 12 milliards de m3 de gaz par an, devrait être portée à 13,5 milliards de m3 à partir de 2024 dans le cadre d'un accord avec l'Allemand Uniper.
La capacité de regazéification à la peine en Europe ?
Au total, selon Gasunie, la capacité néerlandaise passera de 12 à 24 milliards de m3. L’opérateur a récemment lancé une procédure d'appel d'offres pour le transport de GNL depuis Eemshaven vers l'arrière-pays européen. « Plus de 15 sociétés ont jusqu'à présent manifesté leur intérêt. Elles ont jusqu'au 10 juin pour convertir leur intérêt en un accord contraignant », fait valoir l’entreprise.
Outre Gasunie, des acteurs européens comme Uniper, RWE et d'autres ont récemment signé des accords pour affréter des FSRU, actifs précieux en ces temps troublés.
A.D.