"Si on ne fait rien, on va crever". Les transporteurs routiers de marchandises sont très inquiets face à l'inflation qui impacte considérablement leurs entreprises, en ce début d'année 2022. Comme les adhérents à l'Unostra (*), ils en appellent à une aide de l'Etat, demandant la baisse des taxes sur le carburant.
“Mon entreprise a 70 ans d’existence, j’ai peur pour sa survie”. Estelle Blanc, gérante d’une entreprise de transport routier en Nouvelle-Aquitaine pousse le crime d’alarme. Les prix du carburant n’ont jamais été aussi élevés. Le gazole au litre a largement dépassé les 2 €, avec une augmentation de 53 centimes rien que depuis le début du mois de mars. “C’est désastreux”, témoigne Emmanuel Basto, gérant de l’entreprise Basto & Fils, à Carcassonne.
Les entreprises de transport ont besoin de mesures d’urgence du gouvernement. Pour Estelle Blanc, ces mesures doivent s’adresser à toute la population : “Il faut que les taxes baissent pour tout le monde, sinon c’est l’économie qui sera à l’arrêt. Une personne qui met de l’argent dans le gazole ne le mettra pas ailleurs donc cela ne fera pas marcher l’économie”.
Cette hausse du carburant a un coût plus que considérable pour les professionnels. Pour cette entreprise de Nouvelle-Aquitaine, il faut compter 400 € de plus par semaine et par véhicule.
Pour Basto & Fils, comptant environ 50 salariés, la facture pourrait s’alourdir de 100 000 € par mois. Une situation qui ne peut plus durer et qui pousse les transporteurs à trouver des solutions pour ne pas travailler à perte. “On ne fait plus que des lots partiels. Cela fait plus de livraisons pour le chauffeur, mais plus de chiffre d’affaires qui permet de pallier un peu cette augmentation du gazole.” Cela ne pourra bientôt plus suffire.
Si l’on constate une hausse des carburants depuis le début de l’année, les chiffres depuis début mars sont plus que conséquents et les entreprises ont beaucoup de mal à renégocier les tarifs. C’est le cas pour Véronique Carneiro, co-gérante de LD Transports en Gironde, employant 23 salariés : “La hausse des tarifs au mois de janvier a permis de pallier légèrement aux augmentations mais pas suffisamment. Depuis le mois de mars, avec l’augmentation excessive et quotidienne du prix du carburant, c’est pire. L’indexation gasoil acceptée par les clients ne couvre pas le surcoût”. Pour ne pas être dans le négatif, il faudrait que les entreprises négocient des tarifs à +13 %, ce qui n’est aujourd’hui pas possible.
La demande du secteur est unanime. Le gouvernement doit prendre des mesures d’urgence. “Nous allons sûrement devoir laisser des camions à l’arrêt car nous ne pouvons pas nous permettre de rouler à perte”, déclare Véronique Carneiro.
Emmanuel Basto l’envisage aussi, car il travaille notamment avec des usines de papeterie qui subissent des hausses d’énergie (électricité) importantes. “En Espagne, le prix de l’énergie est indexé sur le prix du gaz. Des usines envisagent d’arrêter leurs activités car ce n’est plus rentable.”
Sans compter que les entreprises craignent de plus en plus des vols de carburant. Le transport constitue un maillon essentiel de l’économie française. L’Unostra réitère : le gouvernement doit agir, et avec de vraies mesures. Sinon, de nombreuses entreprises “vont crever”. Et s’il n’y a plus d’entreprises de transport, l’économie entière du pays se retrouvera bloquée.
* Unostra : Union nationale des organisations syndicales des transporteurs routiers automobiles, organisation professionnelle affiliée à la Fédération nationale des transports routiers (FNTR) regroupant des petites entreprises du transport routier de marchandises et de voyageurs ; renseignements et contact : unostra.fr
Cliquez sur ce lien pour lire tous les articles sur l'inflation des prix en 2022 publiés sur www.franceroutes.fr
“Mon entreprise a 70 ans d’existence, j’ai peur pour sa survie”. Estelle Blanc, gérante d’une entreprise de transport routier en Nouvelle-Aquitaine pousse le crime d’alarme. Les prix du carburant n’ont jamais été aussi élevés. Le gazole au litre a largement dépassé les 2 €, avec une augmentation de 53 centimes rien que depuis le début du mois de mars. “C’est désastreux”, témoigne Emmanuel Basto, gérant de l’entreprise Basto & Fils, à Carcassonne.
Les entreprises de transport ont besoin de mesures d’urgence du gouvernement. Pour Estelle Blanc, ces mesures doivent s’adresser à toute la population : “Il faut que les taxes baissent pour tout le monde, sinon c’est l’économie qui sera à l’arrêt. Une personne qui met de l’argent dans le gazole ne le mettra pas ailleurs donc cela ne fera pas marcher l’économie”.
400 € de plus par semaine et par véhicule
Cette hausse du carburant a un coût plus que considérable pour les professionnels. Pour cette entreprise de Nouvelle-Aquitaine, il faut compter 400 € de plus par semaine et par véhicule.
Pour Basto & Fils, comptant environ 50 salariés, la facture pourrait s’alourdir de 100 000 € par mois. Une situation qui ne peut plus durer et qui pousse les transporteurs à trouver des solutions pour ne pas travailler à perte. “On ne fait plus que des lots partiels. Cela fait plus de livraisons pour le chauffeur, mais plus de chiffre d’affaires qui permet de pallier un peu cette augmentation du gazole.” Cela ne pourra bientôt plus suffire.
“On va devoir laisser les camions à l’arrêt”
Si l’on constate une hausse des carburants depuis le début de l’année, les chiffres depuis début mars sont plus que conséquents et les entreprises ont beaucoup de mal à renégocier les tarifs. C’est le cas pour Véronique Carneiro, co-gérante de LD Transports en Gironde, employant 23 salariés : “La hausse des tarifs au mois de janvier a permis de pallier légèrement aux augmentations mais pas suffisamment. Depuis le mois de mars, avec l’augmentation excessive et quotidienne du prix du carburant, c’est pire. L’indexation gasoil acceptée par les clients ne couvre pas le surcoût”. Pour ne pas être dans le négatif, il faudrait que les entreprises négocient des tarifs à +13 %, ce qui n’est aujourd’hui pas possible.
Mesures d'urgence
La demande du secteur est unanime. Le gouvernement doit prendre des mesures d’urgence. “Nous allons sûrement devoir laisser des camions à l’arrêt car nous ne pouvons pas nous permettre de rouler à perte”, déclare Véronique Carneiro.
Emmanuel Basto l’envisage aussi, car il travaille notamment avec des usines de papeterie qui subissent des hausses d’énergie (électricité) importantes. “En Espagne, le prix de l’énergie est indexé sur le prix du gaz. Des usines envisagent d’arrêter leurs activités car ce n’est plus rentable.”
Sans compter que les entreprises craignent de plus en plus des vols de carburant. Le transport constitue un maillon essentiel de l’économie française. L’Unostra réitère : le gouvernement doit agir, et avec de vraies mesures. Sinon, de nombreuses entreprises “vont crever”. Et s’il n’y a plus d’entreprises de transport, l’économie entière du pays se retrouvera bloquée.
* Unostra : Union nationale des organisations syndicales des transporteurs routiers automobiles, organisation professionnelle affiliée à la Fédération nationale des transports routiers (FNTR) regroupant des petites entreprises du transport routier de marchandises et de voyageurs ; renseignements et contact : unostra.fr
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