Transport d'essieux. La première étape de ce projet de décarbonation se met en place avec l’abandon des camions gasoil au profit de camions électriques pour le transport des essieux entre les usines de Saint-Priest (Rhône) et de Bourg-en-Bresse (Ain).
Navette électrique. Depuis le mois de juin, les entreprises Dupessey et transports Chazot assurent la navette avec cinq camions électriques Renault Truck E-Tech T de 44 t, entre les deux sites du constructeur.
Pas le droit à l'erreur, car on livre à flux tendu. « Un retard de plus d'une heure d'un des véhicules aurait des conséquences sur l'organisation du site industriel de Bourg-en-Bresse », avoue Jean-Philippe Kreitz, en charge de la décarbonation de la logistique de Renault Trucks.
Double deal. Les deux transporteurs ont passé un contrat de location d'une durée de six ans avec Renault Trucks, pour les cinq camions.
Le constructeur a, en retour, passé un contrat de six ans pour le transport d'essieux avec les deux transporteurs en camions électriques. Un calcul de temps au plus juste permet de partager au mieux le surcoût de 10 % du passage à l'électrique.
La mission. Les 5 camions électriques sont chargés à 20 t de matériel. Ils effectuent chacun 2 rotations quotidiennes, soit 360 km. Ils acheminent les essieux, fabriqués sur le site de Saint-Priest, jusqu’à l’usine de Bourg-en-Bresse, où sont assemblés les camions de haut tonnage.
La recharge. Les camions sont rechargés à 100 % en fin de journée sur les deux stations de recharge de 360 kW (avec deux prises chacune) installées à Saint-Priest. Chaque transporteur a choisi la marque de ses bornes de recharge. Dupessey a fait le choix de Mobilize (Renault Group). Les transports Chazot ont misé local avec la société stéphanoise Etotem.
Une charge intermédiaire est faite entre les deux rotations quotidiennes.
Gains de CO2. Cette électrification des flux logistiques permettra d'économiser, selon les calculs du constructeur, 375 t de CO2 chaque année, pour 440 000 km effectués.
Réactions des conducteurs routiers. Passée l'appréhension et le questionnement sur l'utilisation des camions électriques, les conducteurs rencontrés sont plutôt sereins.
Soula, chauffeur habitué au diesel, roule à l'électrique depuis quelques semaines. « Lorsque c'est bien, il faut le dire, et là, c'est très confortable. J'aurai du mal à repasser au diesel ».
Ronas, conducteur lui aussi depuis plusieurs années, a depuis 4 semaines parcouru 5 000 km avec le E-Tech T. Le constat est clair : « Pas de bruit, pas de vibrations, c'est très confortable. La fin de journée est moins dure. Par contre, il faut faire plus attention aux piétons qui n'entendent pas le camion arriver. Si j'ai le choix entre un camion thermique ou électrique, je prends l'électrique ».
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