Le 20 février à Paris, l’importateur en France des véhicules de plus de 6 t qui portent la marque Mercedes-Benz a annoncé avoir conforté sa place de leader des importateurs en 2018, avec 7 923 immatriculations (en hausse de 5,6 % vs 2017).
« C’est un super résultat, tous véhicules et toutes marques confondus », soulignait Jean-Marc Diss, DG de Mercedes-Benz Trucks France, qui conserve une part de marché à 15 %. Globalement, le marché français des poids lourds de plus de 6t a atteint un niveau élevé en 2018, avec 53 133 immatriculations (en hausse de 7 % par rapport à 2017).
En baisse sur les tracteurs
Tous les indicateurs ne sont pas pour autant au vert. La part de marché (PDM) de Mercedes-Benz Trucks (MBT) en France a stagné : elle était à 15,2 % en 2017. Sur le segment des tracteurs, la marque allemande stagne à 53 % de PDM avec 4 184 immatriculations en 2018. L’étoile se place, à quelques unités près, en quatrième possition de ce segment.
« Ca a bastonné très dur en France, avouait Jean-Marc Diss. Nous avons perdu une place et cela ne nous satisfait pas. Mais dans notre segment premium, nous ne pouvons pas nous livrer à la guerre des prix initiée par d’autres marques ».
L’arrivée de la cinquième génération de l’Actros, tracteur Euro6 révolutionnaire par ses outils digitaux et ceux de sécurité active et passive, symbolisés par l’absence de rétroviseurs remplacés par des caméras, pourrait aider Mercedes à retrouver son rang en 2019. « Nous prenons les commandes depuis six mois et les livraisons débuteront dans quelques semaines », promet Jean-Marc Diss.
Plus que quelques semaines avant l'arrivée du Mercedes-Benz Actros de 5e génération sur le marché français.
Gros porteurs en hausse
Le DG a en revanche souligné des résultats très positifs sur le marché des porteurs, avec une hausse de 22,2 % pour les plus de 16 t (3 092 immatriculations contre 2 530). La baisse dans les moins de 16 t (647 unités contre 714) correspondant à un sous segment en nette diminution en France comme dans toute l’Europe.
L’étoile conforte ainsi sa place de leader dans les applications liées au béton (pompe, malaxeurs, etc), au dépannage et au TP (autres que malaxeurs). Elle reste en deuxième place dans celles des bennes, plateau-distribution et porte-conteneurs. « Cette réussite est le fruit de la politique « carrossiers », initiée en France à l’automne 2014 », tenait à préciser Jean-Marc Diss. Mercedes-Benz est ainsi en pole position sur le marché français des malaxeurs (32,59 % de PDM) et dépanneuses (31,44 % de PDM), en deuxième sur celui des bennes (21,28 % de PDM), des porte-conteneurs (20,47 % de PDM) et des plateaux-distributeurs (19,77 % de PDM), et sur l’ultime marche du podium pour les fourgons, les citernes ou ceux destinés au transport frigorifique.
Daimler mise sur Fuso
Avec le Canter, le groupe Daimler dispose d’un complément de gamme idéal aux gros Mercedes-Benz. Disponible dès 3,5 tonnes et juqu’à 8,55 t, le petit camion nippo-portugais a réalisé une excellente année 2018. Dans un marché en baisse de 3,9 %, Fuso est en hausse l’an passé de 14,5 % avec 608 immatriculations (531 en 2017). Si autrefois, le Fuso Canter était largement acheté en moins de 3,5 t, la part des petits lourds a repris avec quasiment 50 % des ventes totales françaises.
Fuso dispose avec le Canter EcoHybrid d’un modèle adapté aux nécessités nouvelles de la distribution urbaine, sensible aux émissions de CO2 : 25 % de consommation en moins avec cette version (vs. diesel classique) pour un coût amortissable en seulement quatre ans.
Depuis fin 2016, Fuso assemble une version électrique de son Canter. Le eCanter va entrer en service dans quelques jours en France, avec son autonomie d’une centaine de kilomètres et sa charge utile similaire à celle des versions essence.
Le Fuso eCanter a une autonomie annoncée de 100 km.
Objectif 10000 camions en 2019 !
Les bons résultats ont poussé le staff de MBT France à fixer des objectifs ambitieux pour 2019, avec l’immatriculation de 10 000 camions sur le territoire français. Soit 1 000 véhicules de marque Fuso (ce qui correspond à une augmentation de 33 % par rapport à 2018) et 9 000 Mercedes-Benz (+7 %). « On s’engage dans une course longue de douze mois, mais on démarre très bien dès les mois de janvier et février », soulignait Jean-Marc Diss.
Attention aux échéances…
Le DG de la marque à l’étoile craint à peine que des événements extérieurs ne viennent mettre des grains de sable dans les rouages : les délais de carrosserie, sur les porteurs sont toujours très longs, et cela pénalise les clients transporteurs mais aussi, par ricochet, les constructeurs.
D’autant que s’annonce l’arrivée du chronotachygraphe intelligent, obligatoire dans tous les véhicules neufs en réception, dès le 15 juin 2019. Le problème est que des camions commandés et réglés par les clients, non équipés de ce tachy nouvelle génération, sont en attente d’être carrossés. Or le certificat de conformité devra être apposé avant le 15 juin pour qu’ils puissent circuler. « Cette nouvelle réglementation pourrait créer une bulle d’immatriculations courant juin », prévoit Jean-Marc Diss. La marque allemande annonce de son côté que tout véhicule neuf sera équipé de ce matériel à partir du mois de mars 2019.
Fin de course pour l'Antos
En juin 2019, Daimler fera disparaître le nom Antos, mais pas le camion : à partir de juin, celui-ci se positionnera dans la gamme Actros avec une nouvelle dénomination, Actros Small Medium.
