Le Royaume-Uni interdit l’exportation d’animaux d’élevage vivants

Les camions transportant des animaux faisaient régulièrement face à des manifestations dans les ports britanniques.

Crédit photo Maksim Safaniuk / Shutterstock
Au Royaume-Uni, le gouvernement a décidé de mettre fin à l'exportation du bétail depuis ou via l’Angleterre, le Pays de Galles et l’Ecosse. Une décision largement saluée par les associations de défense des animaux.

En bref. La Chambre des lords a adopté, mi-mai, un projet de loi qui met fin à l’exportation du bétail destiné à l’abattage ou à l’engraissement depuis ou via l’Angleterre, le Pays de Galles et l’Ecosse.

Les ONG de défense des animaux saluent une décision "historique", et demande à l’Union européenne de suivre l’exemple de Londres. Les camions transportant des animaux faisaient régulièrement face à des manifestations dans les ports britanniques.

Un impact négatif. Déjà, les exportations d’animaux du Royaume Uni vers l’Union européenne (UE) avaient diminué depuis 2020, en raison des restrictions douanières liées au Brexit.

Malgré un volume réduit, la décision de Londres pourrait avoir un impact négatif sur 10 % des élevages ovins, notamment dans le sud du Royaume-Uni, selon les députés britanniques. 1,6 millions d’animaux étaient exportés chaque année du Royaume Uni avant 2020.

Au niveau européen. La décision britannique se démarque ainsi de l’Union européenne où ces exportations sont toujours en vigueur. En décembre dernier, la Commission européenne avait proposé un renforcement de la législation sur le bien-être animal au cours des transports.

Plusieurs dispositions. Il s’agissait notamment de réduire la durée des trajets, d’augmenter l’espace disponible pour chaque bête et de limiter les transports en cas de températures extrêmes. Bruxelles proposait également de meilleurs contrôles dans les pays tiers, afin qu’ils respectent des normes plus strictes. Aucune interdiction des exportations n’a en revanche été proposée.

Des pressions. Certains pays de l'UE font pression pour des règles plus strictes. C'est le cas notamment de l'Allemagne, qui a annoncé une initiative législative, même si elle ne mettra pas fin aux exportations vers les pays tiers.

D'autres États membres comme la France et l'Espagne, poussés par leurs industries exportatrices, se sont prononcés pour le maintien des exportations d'animaux vivants. Ils préfèrent se concentrer sur l'amélioration des conditions de transport.

Pas assez. Mais tout cela n’est pas assez aux yeux des associations de défense du bien-être animal britanniques, qui estiment que les transports sont une source de stress pour les animaux. "L'UE ne peut pas continuer à faire de vaines promesses en matière de bien-être animal et à prétendre être à la pointe dans ce domaine. Elle doit prendre des mesures concrètes pour mettre fin à ce commerce cruel", exige Olga Kikou, de l’institut britannique Institute for Animal Law and Policy.

Plus de 1,6 milliard d'animaux sont transportés chaque année au sein de l'UE et au-delà de ses frontières.

Hors de l'Europe. Le 11 mai, l'Australie s'est également engagée à mettre fin à l'exportation de moutons vivants d'ici 2028. D'autres pays, comme la Nouvelle-Zélande et le Brésil, ont déjà interdit cette pratique en 2023.

Les interdictions en vigueur en dehors de l'Europe augmentent la pression sur la Commission européenne. Celle-ci devrait présenter des propositions pour une révision complète de la législation sur le bien-être animal, initialement prévue pour 2023.

Economie – Social

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15