L’info. Routier, ferroviaire, fluvial et aérien, notre cinquième épisode du baromètre de l’Union TLF nous fait prendre la mer. Sur ce segment d’activité, l’exercice 2023 n’aura pas été franchement meilleur que dans les autres. Sur cette période, les volumes manutentionnés au sein des grands ports maritimes français ont ainsi rmarqué le pas de 4,6 % par rapport à 2022 avec 281 millions de tonnes de marchandises.
Anatomie d'une chute. Cette chute n’a pas touché toutes les catégories de marchandises de la même manière et c’est le segment des conteneurs qui a subi la plus forte régression avec - 13 % en France suivi par le vrac solide qui baisse de 16 %. De son côté, l’activité "Ro-Ro" a affiché une progression de 5,7 % grâce à un 1er semestre dynamique.
Une retombée des taux de fret. Si les taux de fret de la zone Asie-Europe sont partiellement retombés, la mer Rouge est encore a éviter. “L’attaque au missile des rebelles Houthis contre le navire Maersk Hangzhou, sauvé par la marine américaine le 31 décembre dernier, a amené les compagnies maritimes à dérouter leurs navires via le Cap de Bonne Espérance”, précise le baromètre. Un évènement qui a fait fortement réagir les taux de fret, le Freightos Baltic Index a plus que doublé en janvier et sur la voie Asie-Europe, “le taux moyen a plus que triplé”, observe le document.
De nouvelles habitudes. L’autre conséquence de cet évènement est que la “route des caps” deveint la normalité pour relier l’Asie à l’Europe.”De nouvelles habitudes ayant pris place, les taux de fret étaient quelque peu retombés depuis le pic de janvier.
Une pénurie de capacités sur la route Asie-Europe du Nord additionnée à une forte demande débouche sur une nouvelle poussée des taux de fret avec 16,7 % sur la dernière semaine d’avril.
Les ports méditéranéens impactés. Ces nouvelles habitudes ne sont pas sans conséquences sur l’activité des ports méditérannéens, qui ne sont plus desservis par ces services maritimes “les alliances maritimes accusent actuellement un déficit de capacité sur la voie Asie-Europe du Nord de 10 %”, relèvele document.
Une meilleure fiabilité. Le baromètre observe une fiabilité des lignes régulières qui progresse. Sur le seul mois de mars, 55 % des navires de ligne régulière ont respecté leur délai d’arrivée.
Selon Sea Intelligence, la fiabilité des lignes régulières s’est améliorée de manière quasi-continue tout au long du 1er semestre 2023, passant de seulement 30 % de navires arrivant en temps et en heure en décembre 2022 à plus de 60 % en août 2023.
Cet indicateur s’est ensuite stabilisé jusqu’en octobre, avant de s’éroder quelque peu. “Pour ceux ne l’ayant pas respecté, le retard moyen était de 5 jours”, précise le baromètre.
Côté prix, 2023 aura marqué une recul de 36 % sur l’ensemble del’exercice, s’inscrivant dans la lignée de la retombée des taux de fret internationaux. “Il s’avère nécessaire d’attendre les résultats du 1er trimestre 2024 pour observer l’impact des perturbations en mer Rouge sur les prix du fret maritime français”, plaide le document.
Un scenario de reprise. Très sensible à la conjoncture internationale, le transport maritime pourrait voir le vent tourner puisque l’OMC entrevoit une reprise des échanges mondiaux. Ses dernières prévisions, publiées en avril dernier, tablent sur une progressionde 2,6 % des volumes échangées cette année puis 3,3 % l’an prochain, faisant suite à une baisse de 1,2 % en 2023.
“Ce scénario suppose un regain de pouvoir d’achat en Europe, porté par la désinflation et les revalorisations salariales. Ce scénario de reprise est évidemment empreint de fortes incertitudes au regard des tensions géopolitiques et du risque d’une poussée protectionniste”, rappelle le document.