''La desserte fluviale et ferroviaire des ports manque encore de financement''

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Roland Blum, député des Bouches-du-Rhône, a auditionné les directions des ports et les diverses familles professionnelles du transport.

Le député Roland Blum a rendu le 20 mai à Dominique Bussereau un rapport de préconisations pour intensifier les pré et post-acheminements des grands ports maritimes par le fluvial et le ferroviaire. Interview.

Quel est l'objectif du rapport concernant "la desserte ferroviaire et fluviale des grands ports maritimes" que vous avez remis le 20 mai à Dominique Bussereau ?

Roland Blum : Ce rapport vise à promouvoir le pré et post-acheminement ferroviaire et fluvial des ports maritimes français et à pointer les chantiers à mener pour un meilleur équilibre et un meilleur fonctionnement entre les trois modes. Il s'articule autour de deux catégories de propositions : les premières concernent les infrastructures à mettre en place pour améliorer la liaison terrestre des ports avec leur hinterland national et européen, les secondes concernent dix propositions d'ordre général permettant aux opérateurs et aux chargeurs de fonctionner dans de meilleures conditions en utilisant davantage le fer et le fluvial.

J'ai rencontré et auditionné durant quatre mois les directions des ports et les différentes familles professionnelles contribuant à la fourniture d'un service portuaire et à l'activité commerciale des ports : les industries de manutention, des armateurs maritimes et fluviaux, l'AUTF, des industries chimiques, et naturellement VNF et RFF... Nous avons fait des études comparatives entre les ports français et ceux de Rotterdam et de Hambourg.


Qu'en sera-t-il pour les ports français ?

Nous avons étudié la situation de Marseille, Le Havre et Dunkerque. Sur le port de Marseille, plusieurs projets concernent le développement des modes ferroviaire et fluvial. Ainsi doit être aménagée une liaison fluviale de 3,5 km pour assurer une liaison directe entre la Darse 2, darse des terminaux à conteneurs et le canal du Rhône à Fos pour les convois fluviaux à grand gabarit leur évitant un passage délicat en mer. Le coût estimé s'élève à 42 millions d'euros. Le plan de relance portuaire prendra en charge 12 millions d'euros, le port en prendra 8 millions et la contribution du contrat de projets État-région 2007-2013 sera de 22 millions d'euros.
Mais de très nombreux projets d'infrastructures sur les ports de Marseille, du Havre ou de Dunkerque n'ont pas encore trouvé de financement.


Quelles seront alors les ressources financières ?

Nous avons voté un Grenelle de l'environnement qui s'intègre avec la loi sur la réforme portuaire et le plan de relance portuaire. Sur l'engagement national sur le fret ferroviaire, l'engagement de l'État est important, mais on est encore loin du compte si l'on veut atteindre les objectifs de multiplier par deux la part du fer d'ici 2015. Sur Marseille, par exemple, l'objectif est de faire passer la desserte fluviale de 4,7% en 2008 à 10% en 2013 et la part ferroviaire de 13% à 30% en 2013. Sur Le Havre où la part de la route pour le trafic de conteneurs était en 2007 de 86%, l'objectif fixé à l'horizon 2020 est de diminuer celle-ci de 40%. C'est très ambitieux ! Le chemin à parcourir est encore important.

Propos recueillis par Patrick de Sagazan

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