« La situation économique tendue en Europe, notamment en Allemagne, et les facteurs géopolitiques de fond continuent d'avoir des répercussions sur le trafic du port », indique l’autorité portuaire de Hambourg pour expliquer les mauvais chiffres d’activité du premier semestre 2023, présentés le 23 août.
L’activité conteneurisée, surtout, pâtit de la conjoncture défavorable. Que ce soit en tonnage (38,7 Mt, - 10,8 %) ou en nombre de conteneurs (3,8 MEVP, - 11,7 %), le premier port allemand marque sacrément le pas par rapport au premier semestre 2022.
Le range Nord à la peine
Sur le range Nord, seuls les ports de Brême et du Havre ont des progressions encore plus désastreuses, avec des pertes de trafic de l’ordre de 15 %, mais dans des volumes respectivement deux fois et trois fois moindres que ceux de Hambourg. Rotterdam, par comparaison, limite la casse avec une baisse de 8 %, désormais talonné par Anvers dont la chute ( - 5 %) est limitée par les effets de la fusion avec Zeebrugge.
Pourtant, le port de Hambourg veut voir dans l’évolution au cours de ce semestre écoulé l’amorce d’un retournement de situation, soulignant que le trafic conteneurisé a augmenté mois après mois, avec en juin un volume d’activité supérieur de 10,2 % à celui de janvier. Entre le premier et le deuxième trimestre 2023, l’augmentation de trafic est de 4,6 %. Le semestre, certes, est mauvais mais Hambourg avait déjà touché le fond et la remontée serait bien engagée.
Sauvé par l'hinterland et le vrac
Le trafic d’hinterland des conteneurs se maintient. En témoigne la relative bonne tenue du ferroviaire, une des spécialités de Hambourg qui, de tous les ports européens, affiche la plus forte part modale pour le rail.
Au premier semestre, 23,1 Mt de marchandises ont été transportées par wagon, soit une baisse de trafic de 2,1 % seulement par rapport au premier semestre 2022.
Les vracs font aussi le trafic ferroviaire. Les échanges maritimes de vrac (19 Mt) sont en croissance de 7,7 %, portés tant par les produits agricoles (3,5 Mt, + 18,6 %) que par les vracs liquides (5,3 Mt, + 18,1 %).
Étienne Berrier
