Le retour des dirigeables n'a jamais semblé être aussi proche. Un nouvel exemple en est apporté par la société parisienne Hybrid Air Freighters (HAF). Elle a en effet signé une lettre d'intention portant sur l'acquisition de douze dirigeables hybrides construits par le géant américain Lockheed Martin le 20 juin dernier. Le montant du contrat, s'il se concrétise en commandes fermes d'ici au premier semestre 2018, pourrait avoisiner les 500 millions de dollars.
Opérationnels d'ici à 2020
Sous réserve que le programme obtienne sa certification simultanée américaine (FAA) et européenne (EASA), deux premiers aéronefs pourraient devenir opérationnels dès début 2020. Ils serviront à valider le concept auprès des futurs clients d'HAF, dont les engagements pourraient être concrétisés au cours du premier semestre 2018. Puis les livraisons reprendraient à partir de 2021, les projections portant sur l'utilisation de plus de vingt dirigeables au bout de cinq ans.
Soute mixte
Dénommés LMH-1, les nouveaux venus présenteront une longueur de 82 mètres et une hauteur de 22 mètres. Leur capacité d'emport sera d'une vingtaine de tonnes et leur rayon d'action "économique" sera de 500 km. Ils pourront également transporter, en fonction des besoins, jusqu'à 19 passagers. Longue de 18 mètres, leur soute pourra accueillir du fret palettisé ou en vrac.
La motorisation des LMH-1 fera appel à quatre moteurs Diesel de 350 ch chacun, leur conférant ainsi une vitesse de croisière de 111 km/h.
Pour desservir des zones reculées...
Surtout, l'innovation apportée par ces nouveaux engins consistera dans leur équipement avec des coussins d'air. Au nombre de trois, ils permettront au dirigeable d'être maintenu au sol durant les phases de chargement et de déchargement au sol. Car c'est bien là l'attrait de ce type d'aéronef, c'est de desservir des zones reculées démunies d'infrastructures.
Les premiers clients pourraient donc être des sociétés d'extraction pétrolières, gazières ou minières sensibles au coût d'utilisation de ce type de machine. Le coût à la tonne/km transportée est annoncé comme pouvant être jusqu'à cinq fois et plus inférieur à celui d'un hélicoptère selon les conditions d’exploitation. Surtout, le LMH-1 pourrait être utilisé plus de 300 jours par an au rythme de 18 heures de vol par jour, le pilotage étant assuré au moyen de deux membres d'équipage.
... ou saturées, comme les ports
Initialement et durant une période de deux ans nécessaire pour prouver la viabilité technique et commerciale de l'engin, "HAF prévoit d'utiliser les deux LMH-1 en air chaud tropical et en air froid. Ce dernier serait trouvé en Articque.
Puis, Lockheed Martin pourrait développer des versions plus capacitaires de son dirigeable hybride. Sa capacité serait alors portée à 90 tonnes, ce qui rendrait la t/km transportée compétitive par rapport à d'autres modes de transport comme la route. Il pourrait ainsi desservir des zones complètement saturées comme peuvent l'être les ports en Europe", explique Hubert de Contenson, directeur général de Hybrid Air Freighters.
Adapté aux besoins du XXIe siècle
Nul doute que l'expérience accumulée par deux des fondateurs d'HAF sera particulièrement précieuse pour convaincre les logisticiens de choisir cette solution de transport adaptée aux besoins du XXI° siècle. Hubert de Contenson a, ainsi, occupé un poste de directeur général adjoint d'un grand groupe de fret. Jean-Paul Troadec a, de son côté, exercé plusieurs postes au sein de la Direction générale de l'Aviation civile (DGAC) et celui, en dernier ressort, de Directeur du bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) pour la sécurité civile.