Un mouvement est engagé pour la transition énergétique du fluvial

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Un nouveau « webinaire » sur la transition énergétique du fluvial a été organisé par Voies navigables de France le 31 mars 2021 avec cinq tables-ronde successives. La première d’entre elles a fait le point sur les objectifs de réduction des émissions polluantes pour la navigation intérieure d’ici 2035 et 2050, la création d’un label européen, les ECV du fluvial, des avancées pour le financement. Un nouveau « webinaire » sur la transition énergétique du fluvial a été organisé par Voies navigables de France (VNF) le 31 mars 2021 avec cinq tables-ronde successives. Le thème général de la matinée était les solutions technologiques déjà disponibles pour le verdissement de la flotte. Ce sont 500 personnes qui ont assisté à cet événement cette fois-ci, soit davantage que les 300 inscrits du « webinaire » du 16 octobre 2020 qui était consacré aux solutions de financement ou que les 250 présents « pour de vrai » dans une salle de conférence en mai 2019. En introduction de la matinée, Thierry Guimbaud, directeur général de VNF, a rappelé : « Le mode fluvial a un avantage environnemental mais si nous n’agissons pas, nous pourrions le perdre. La motorisation est une question fondamentale pour garder cet avantage sur le long terme. C’est la raison pour laquelle, ce webinaire est centré sur la motorisation d’aujourd’hui et de maintenant ». Le « webinaire » du 31 mars a duré toute la matinée avec cinq tables-ronde successives dont nous allons rendre compte au fur et à mesure sur le site web de NPI.

Objectif zéro émission en 2050 avec une étape en 2035

Lors de la première table ronde, Thomas Royal, chargé du développement économique du transport fluvial et des ports intérieurs à la DGITM, a rappelé que la transition énergétique et écologique de la navigation intérieure s’inscrit dans des objectifs européens, notamment précisés dans la « Déclaration de Mannheim » signée le 17 octobre 2018 par les Etats membres de la Commission centrale pour la navigation du Rhin (CCNR), soit la France, la Belgique, les Pays-Bas, l’Allemagne, la Suisse :

  • Réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) de 35 % d’ici 2035 (par rapport à 2015),
  • Réduire les émissions polluantes d’au moins 35 % d’ici 2035 (par rapport à 2015),
  • Réduire à zéro (autant que possible) les émissions de GES et d’autres polluants d’ici 2050.

Pour atteindre ces objectifs, la CCNR a élaboré une feuille de route qui détaille des scénarios possibles autour de deux voies possibles : une « classique » autour des carburants et techniques disponibles sur le marché (bio-carburants, par exemple), une « innovante » autour de solutions plus risquées et plus coûteuses (électricité, batterie, hydrogène). Des études sont en cours autour de la question du financement de la transition énergétique pour parvenir à une navigation intérieure zéro émission en 2050, dont la CCNR a publié de premiers résultats.

Un label européen, des ECV en France

Au niveau européen, un autre axe de travail concerne « la création d’un label pour la protection de l’environnement et du climat dans la navigation intérieure ». Deux projets sont menés, l’un par la CCNR et l’autre par Platina 3, programme de recherche européen consacré à la navigation intérieure.

Le calendrier envisagé est la remise d’un rapport en 2022 pour une sortie du label européen pour la navigation intérieure en 2023.

Au niveau français, les engagements pour la croissance verte (ECV) du fluvial sont toujours d’actualité, les négociations se sont déroulées en 2019 et 2020. La signature de ces ECV serait cette fois-ci programmée pour le premier semestre 2021 après bien des annonces et autant de reports au cours des deux ans passés.

Ces ECV comptent « 5 engagements concrets » :

  • Définir les objectifs de la « transition écologique du secteur fluvial »,
  • Réduire les émissions polluantes du transport fluvial pour les motorisations existantes,
  • Déployer l’alimentation électrique à quai,
  • Préparer le déploiement des solutions énergétiques bas carbone en navigation intérieure,
  • Maitriser l'empreinte environnementale de la navigation intérieure.

« Programme-cadre pour le fluvial »

« Nous négocions au niveau européen, entre opérateurs économiques, pouvoirs publics et filière pour nous donner des objectifs atteignables et communs d’ici 2050 et la neutralité des émissions. Il faut bien voir que nous allons devoir progresser étape par étape dans l’intervalle de temps. La suppression des émissions immédiatement est tout simplement impossible. Mais nous sommes engagés dans un mouvement qui doit nous faire parvenir à terme à la suppression totale des émissions polluantes si possible avant 2050 », a précisé Didier Léandri, président délégué général d’E2F. Pour y parvenir, il y a des solutions déjà disponibles (carburants de synthèse, bio-diesel/Oleo 100), conduite économe, branchement à quai), d’autres qui vont se mettre en place au cours du temps grâce aux avancées technologiques. « C’est un chemin qui doit être balisé avec des étapes ».

Dans la suite du « webinaire » d’octobre 2020, E2F s’intéresse aux possibilités de financement de la transition énergétique du fluvial, notamment les solutions offertes par les certificats d’économie d’énergie .

Selon Didier Léandri : « Nous souhaitons parvenir à la neutralité économique par rapport aux solutions dont nous disposons aujourd’hui. Nous travaillons avec l’Ademe sur les certificats d’économie d’énergie. E2F va signer un partenariat avec une société délégataire de CEE pour accompagner les entreprises à titre individuel à titre gracieux pour des études d’opportunité de demandes de CEE et jusqu’à l’obtention des CEE. Nous souhaitons arrimer ce partenariat sur le plan d’aide à la modernisation et à l’innovation pour permettre à tout demandeur du PAMI de voir s’il peut aussi bénéficier de CEE ».

Le responsable d’E2F a fait part d’une deuxième initiative commune avec VNF et l’Ademe pour obtenir de l’Etat « un programme-cadre pour le fluvial » (comme celui existant pour le transport routier), « c’est-à-dire une enveloppe financière pour développer trois catégories d’action :

  • une information et une auto-évaluation des entreprises,
  • une aide à l’amélioration de la performance énergétique de la navigation fluviale,
  • une aide au report modal pour le transport fluvial ».

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