Après un premier test de transport fluvial de produits agroalimentaires en mai 2021, un nouveau voyage avec le bateau Tourmente se déroule du 3 au 5 octobre 2022 entre Damazan et Bordeaux. La première expérimentation a permis de déterminer plusieurs évolutions nécessaires pour ce nouveau test, nommé « Garonne fertile 2 ».
Du 3 au 5 octobre 2022, une nouvelle expérimentation de transport fluvial de produits agro-alimentaires se déroule entre Damazan et Bordeaux après un premier test en mai 2021 (voir article de NPI). C’est « Garonne fertile 2 » ou un second voyage pilote, fort des enseignements de l’édition 2021 qui s’appelait alors « Garonne fertile » tout court.Les mois écoulés depuis le premier voyage ont permis au collectif d’acteurs de dresser un bilan sous forme d’un rapport d’étude (voir article de NPI) et de déterminer les évolutions nécessaires pour le nouveau test.Celles-ci sont notamment :-Un nouveau système de manutention avec une grue embarquée et grue flottante,-L’intégration d'un conteneur frigorifique pour livrer des produits frais,-Une liaison entre les ports de Damazan et Bordeaux plus rapide, passant de 5 à 2 jours,- L’utilisation renforcée de caisses plastique consignées, pour réduire les emballages et optimiser la logistique.Ces évolutions visent à améliorer « les conditions techniques de chargements/déchargements et de conditionnement des marchandises », dont le voyage de 2021 avait montré la complexité.Le voyage compte un port de chargement à Damazan et deux de déchargements à Langon et à Bordeaux (bassins à flot). A quai, pour les derniers kilomètres, sont envisagés « des vélos-cargo, du transport doux, une logistique urbaine ».L’ambition de chargement atteint cette année environ 30 tonnes, composées de marchandises de la coopérative Manger Bio Sud-Ouest, des magasins Biocoop et de producteurs-paysans pour une clientèle bordelaise. En 2021, 5 tonnes de produits alimentaires biologiques ou locaux avaient été transportées entre Damazan et Bordeaux (légumes, épicerie, vin, etc.).
Un collectif d’acteurs
Pour ce nouveau voyage-test, le bateau est, comme en 2021, le Tourmente avec son capitaine Jean-Marc Samuel, également président d’Agir pour le fluvial (APLF).En plus d’APLF et de l’Equipage, « Garonne fertile 2 » rassemble toujours « un collectif d’acteurs privés et publics liés par la volonté commune d’expérimenter le transport fluvial alimentaire entre les territoires nourriciers et l’agglomération bordelaise » : restaurant Casa Gaia (Bordeaux), Hydrogène Vallée (Marmande), Manger Bio Sud-Ouest (Damazan), Communautés des communes du Confluent et des Coteaux de Prayssas (CCCCP, Damazan), l’association de développement du transport fluvial Vivre le Canal. Ce collectif est soutenu par Bordeaux-Métropole, la région Nouvelle Aquitaine, l’Ademe et la CCCCP.Pour les membres de collectif, leur action s’inscrit dans le contexte de « l’urgence climatique qui conduit à envisager toutes les solutions de transport permettant de réduire l’empreinte carbone » des activités. Ils cherchent aussi à privilégier « unapprovisionnement alimentaire local qui conduit à repenser les schémas logistiques sur les territoires, la relation entre ville et campagne, entre production et consommation… ». Dans cette dynamique, « le canal historique apparaît comme un trait d’union entre deux bassins intimement liés : le Lot-et-Garonne et la métropole de Bordeaux ».
Une table ronde à Bordeaux
L’expérimentation veut aussi « interroger l’opinion publique, l'implication politique, les acteurs commerciaux, administratifs et techniques ». Une table-ronde ayant pour thème « le développement du fret fluvial sur la Garonne » le 5 octobre après-midi à la maison éco-citoyenne de Bordeaux entend répondre à cette volonté.Elle permet également à Bordeaux Métropole de revenir sur les expérimentations menées autour du fret fluvial, c’est-à-dire, en plus des expérimentations de Garonne fertile 1 et 2, les tests de transports de déchets du secteur du BTP (avec Boye Matériaux) et de bio-déchets (avec Restovalor). Bordeaux-Métropole travaillant plus largement à l’implantation de sites de logistique fluviale urbaine (voir article de NPI).