Le groupe Pradier a inauguré sa nouvelle installation au port Edouard-Herriot, à Lyon, mi-mai 2022. Grâce à cette implantation, le carrier et producteur de matériaux veut développer une logistique fluviale exemplaire.
Un simple coup de ciseau pour marquer l’aboutissement d’un projet lancé il y a quatre ans. Le 19 mai 2022, Roland Pradier, pdg du groupe du même nom, a inauguré la nouvelle installation de sa société, au port Edouard Herriot de Lyon. Sur une zone de 18 000 m2, l’entreprise Pradier, spécialisée dans la production de granulats, de béton, de granulés bois et d’enrobés, va fabriquer du béton prêt à l’emploi, des big bags, des big blocks et réceptionner des déchets du BTP. Ces derniers vont être envoyés à Mondragon (Vaucluse) pour recyclage et valorisation. Pour la plupart, ils fourniront ensuite un marché local. Le tout en passant par un chemin simple : le Rhône.En investissant plus de 10 millions d’euros sur quatre ans, dont 3,5 millions pour l’installation au port, le groupe s’est doté d’une logistique fluviale exemplaire. Deux automoteurs vont faire deux aller-retours par semaine entre Lyon et Mondragon. « Nous avions besoin d’un gros volume de déblais pour faire fonctionner l’usine et, pour cela, d’entrer dans une métropole comme Lyon, indique Maxime Cendres, directeur opérationnel chez Pradier. Le fluvial s’est alors imposé comme une évidence». Ce mode n’est « pas un inconnu » pour le groupe. Un autre automoteur fait depuis longtemps (voir article de NPI) un à trois allers-retours entre Mondragon et Le Pontet, à proximité d’Avignon, où se trouve un poste pour faire de l’enrobé.À la fois industriel et transporteur, Pradier veut transporter, à terme, 270 000 tonnes par an. Un exemple d’économie circulaire et écologique pour les institutionnels locaux, présents en nombre à l’inauguration.
5 % du trafic du bassin Rhône-Saône
« C’est un projet au service de la ville et de la métropole de Lyon, s’est satisfait Pierre Meffre, directeur valorisation portuaire de la Compagnie nationale du Rhône (CNR). Aujourd’hui, nos déchets sont nos ressources. Dans un contexte où l’on cherche à réindustrialiser le territoire, cette aide est précieuse ».Pradier va représenter, à terme, 5 % du trafic du bassin Rhône-Saône, ce qui représente l’équivalent de 9 000 poids lourds par an évités sur les routes. Un atout économique dans le cadre de la mise en place progressive de la zone à faible émission (ZFE). D’ici 2026, celle-ci devrait empêcher la plupart des camions diesel et essence de circuler dans un périmètre englobant les villes entourées par le périphérique lyonnais (Lyon, Villeurbanne, Caluire, etc.).« Le port est un véritable enjeu pour l’évolution de la métropole, a souligné Jean-Charles Kohlhaas (EELV), vice-président de la métropole de Lyon en charge des mobilités. Ce site est l’exemple type de ce qui peut nous aider à mener les chantiers sur notre territoire. Or, ils sont nombreux ».Les vertus écologiques du projet ont aussi été mises en avant par Cécile Avezard, directrice territoriale de VNF Rhône-Saône. Particulièrement investi dans le projet, VNF a versé 475 000 euros en quatre ans. 210 000 euros ont servi à la réalisation de deux appontements et d’une grue et 265 000 euros à la modernisation des trois bateaux fluviaux. « En aditionnant tous les bénéfices du transport fluvial, soit la pollution de l’air évité, la sécurité gagnée, les bouchons évités… En un an, l’Etat retrouve l’investissement qu’il a mis dans ce projet », se réjouit Cécile Avezard.L’initiative aura le temps de se développer. Pradier dispose d’un bail de 30 ans sur le port Edouard Herriot et d’une autorisation pour exploiter la carrière de Mondragon sur la même période.