L’Officiel des transporteurs : Depuis sa création en 1988, Tred Union s’est bien étendu. Où en est le groupement et quels sont ses projets de développement ?
Jean-Christophe Edy : Le réseau regroupe 10 000 collaborateurs, 15 500 cartes grises, représente 1,7 milliard d’euros de chiffre d’affaires et 1,3 million de mètres carrés de surfaces de stockage intérieur et extérieur. Tous les métiers sont représentés, sauf le transport d’animaux vivants.
Joël Vigneron : Il y a encore des "zones blanches" au niveau français, et nous visons à les compléter en intégrant de nouveaux transporteurs afin que Tred Union ait au minimum une représentation dans chaque département. Nous nous donnons deux ans pour y parvenir.
Sur 2020-2021, 12 transporteurs ont rejoint le groupement. Nous avons un bon nombre de demandes mais nous avons à faire un choix par rapport à notre éthique et aux chefs d’entreprise qui représentent leur société. Il faut que ce soit en accord avec les grandes lignes de Tred Union : un côté accessible et convivial, une forte valeur du "travailler ensemble" afin d’apporter sa pierre à l’édifice.
L'O.T. : le groupement vise-t-il également à se renforcer au niveau européen ?
J.-C. E. : Des adhérents réalisent du transport international et sont présents dans des pays frontaliers, avec des agences en Espagne, en Grande-Bretagne ou encore des représentations en Italie notamment. Par ailleurs, nous avons une représentation européenne grâce à un partenariat signé en 2019 avec le réseau Logcoop, basé en Allemagne, et qui est présent sur l’ensemble des pays européens.
J. V. : Notre partenariat avec Logcoop, qui est un peu un Tred Union européen, nous permet d’avoir une couverture plus importante. Et ce partenaire qui n’était pas présent en France trouve également un équilibre dans son implantation. Nous étions partagés entre deux choix : nous développer nous-mêmes au niveau européen, ce qui était compliqué avec l’aspect linguistique et les différentes cultures. Par le partenariat avec Logcoop, nous souhaitions partager une présence de façon égale. La profession a été confrontée pendant des années aux transporteurs de l’Est mais les lois mises en place devraient nous permettre d’équilibrer la présence française en Europe. Cela ne pourra toutefois se définir qu’avec le temps, même si je pense qu’on est sur la bonne voie.
L'O.T. : La transition énergétique génère-t-elle une inquiétude chez les adhérents ?
J. V. : Oui, à cause de la TICPE et de l’écotaxe. Les entreprises sortent aujourd’hui d’une crise très importante, elles n’ont pas besoin de ça. Il faut laisser aux transporteurs le temps de s’adapter et non leur lancer des mesures fiscales qui vont pénaliser leur entreprise.
La TICPE fait aujourd’hui partie des résultats d’une entreprise. Ceux-ci seraient très différents si son remboursement disparaissait. Il faut accompagner les transporteurs pour qu’ils acquièrent des véhicules à nouvelle énergie, mais il ne faut pas leur poser une sentence, même si elle est graduelle, jusqu’en 2030.
> Retrouvez l'intégralité de l'entretien (accès réservé) dans L'Officiel des Transporteurs n° 3074 du 2 juillet 2021.