Quatre mois après avoir lancé son emballage connecté appelé "The Box", une boîte pliable, connectée et réutilisable, la start-up française LivingPackets annonce que sa solution commence à être testée par Orange. Le premier opérateur télécom français utilise depuis le mois de mars cet emballage pour le transport de ses Livebox entre Paris et un prestataire installé à Montauban.
Une seconde phase de test, prévue pour ce mois d’avril, consistera à transporter les fournitures internes à destination des employés du groupe. Mais la start-up nourrit de plus fortes ambitions et tente d’imposer sa boîte comme la nouvelle réponse high-tech et écologique pour le secteur du e-commerce.
Répondre à la demande du e-commerce
Installée à Nantes, LivingPackets s’est d’abord fait connaître fin 2017, en proposant aux voyageurs empruntant l’Eurostar de convoyer des colis pour le compte de tiers, moyennant quelques euros. Pour s’assurer que les paquets arrivent indemnes, la start-up a fait le choix d’utiliser ses propres sacoches connectées, fruits d’un travail de plus de deux ans de R&D.
Elles sont ainsi munies de capteurs, capables de transmettre en temps réel des indications sur les ouvertures, chocs, températures, humidité et bien sûr la localisation. Mais pourquoi se cantonner à l’univers du ferroviaire quand on peut proposer ces sacoches à l’ensemble de la chaîne logistique ?
L’entreprise a préféré mettre une pause à ses activités de livraison par voyageur interposé, pour se consacrer entièrement au développement de son emballage connecté. The Box, pliable et réutilisable quasi à volonté (jusqu’à 1 000 fois avec une recharge), "a été conçue pour répondre à la demande des professionnels, notamment ceux du e-commerce", indique Stéphane Lerays, directeur commercial France de LivingPackets.
Un accord avec les transporteurs
L’entreprise LivingPackets ne commercialise pas ses boites et se rémunère à la prestation, de l’ordre de 1 euro en moyenne pour les e-commerçants, "soit le prix d’un emballage classique lorsque l’on tient compte du matériel (emballage, scotch, calage) et de la main d’œuvre", et de 2 euros hors affranchissement pour les particuliers. Ces derniers seront incités à remettre les paquets en circulation auprès de points relais partenaires, via un système de "profit sharing".
L’entreprise songe également à nouer des accords avec des transporteurs pour collecter les paquets vides, "avec un modèle calqué sur celui des Vélib’, car chaque paquet reste géolocalisable", souligne Stéphane Lerays.
Jusqu'à 5 kilos
Avec une taille de 44 x 37 x 17 cm, la boite peut contenir deux cartons à chaussures avec un volume d'environ 25 litres, pour transporter des colis jusqu’à 5 kg. "Nous avons créé un calage automatique intégré sous forme de hamac qui s’adapte au contenu", précise Stéphane Lerays.
Outre ses multiples capteurs, tous paramétrables par l’utilisateur, la boite intègre un affichage électronique pour l’adresse de livraison, modifiable en temps réel. "Il sera possible à un particulier de modifier l’adresse de livraison et de faire livrer son colis s’il s’aperçoit qu’il ne pourra être chez lui pour le recevoir, bien sûr il y aura des limites à poser, cela ne pourra pas intervenir au dernier moment", précise M. Lerays.
Une étiquette numérique
L’étiquette numérique peut être utilisée pour valider la réception du colis, et modifiée par le client s’il veut faire un retour. LivingPackets envisage de commercialiser cette façade seule, à destination du commerce BtoB. Elle pourrait s’apposer sur des palettes ou d’autres types de contenants pour le tracking.
Testée par un acteur du e-commerce LivingPackets va continuer à le développer son paquet, encore à l’état de prototype, et songe à ajouter d’autres fonctionnalités comme une caméra interne par exemple, avant de viser une production en masse à l’automne 2019.
En parallèle, la start-up indique que ses paquets sont actuellement testés par une plateforme du e-commerce, dont l’identité sera bientôt dévoilée. L’entreprise démarche également les secteurs du luxe, des produits à haute valeur ajoutée, ainsi que l’industrie pharmaceutique.