L’Officiel des transporteurs : Neuf mois après votre prise de poste à la présidence de l’AFT, quelles ont été les principales évolutions politiques de l’association ?
Jean-Pierre Gaumet : Les premiers mois de ma présidence se sont avérés riches en événements puisque, après un état des lieux à la prise en main, nous avons fait face au contexte particulier de la crise Covid. Néanmoins, des décisions ont été prises, en particulier lors du conseil d’administration du 15 septembre. L’ensemble des membres a acté l’adhésion de l’OTRE, un événement important à double titre : l’OTRE compose une part non négligeable de la représentativité patronale, 10 %, et l’AFT réunit désormais l’ensemble de la profession. C’était une demande formulée par l’OTRE depuis longtemps. Qu’il y ait des conflits au niveau de la politique de chaque fédération ne me concerne pas. Ce qui m’importe, c’est de fédérer l’ensemble de la profession autour de ses besoins, en particulier de la formation. Les organisations syndicales participent d’ailleurs à la vie de l’AFT à travers deux commissions, celle de la gestion de la ressource affectée et le Comité d’observation de l’emploi et de la formation (Coef). Quand on dit "l’ensemble de la profession", c’est dorénavant exact. Nous essayons de rétablir un climat de confiance entre l’AFT, les partenaires sociaux et les organismes de formation. La DGITM était également très favorable à cette entrée. Il était prévu par les statuts adoptés en octobre 2019 de nommer un délégué général. Le conseil d’administration a nommé Valérie Dequen, qui a par deux fois occupé un poste de déléguée générale, de 2009 à 2013 à l’Afflec (organisation professionnelle commerce alimentaire de proximité) et de 2014 à 2020 à l’Inoha (Les Industriels du nouvel habitat).
L'OT : Les chiffres de cofinancement de la formation étaient en hausse depuis 2017. Quelles seront les conséquences de la crise sanitaire pour cette année ?
J.-P. G. : Effectivement, de 42 772 formations cofinancées en 2017, nous sommes passés à 48 239 en 2019. C’était une réponse aux besoins des entreprises qui rencontraient une forte reprise d’activité. En revanche, en 2020, ce nombre risque d’être bien moindre compte tenu des impacts du Covid-19. Nous avons observé une baisse de nos revenus puisque nous dépendons de la ressource affectée (RA), basée sur une taxe sur les immatriculations. Or, les immatriculations ont fortement baissé entre le 16 mars et le 15 mai. Actuellement, nous sommes au niveau des années précédentes, mais les actions du gouvernement sur les investissements et la vente des véhicules ont probablement joué. Nous sommes donc un peu dans l’expectative pour les mois à venir. Par ailleurs, le traitement de dossiers de formation pour le cofinancement a fortement diminué pendant le confinement puisque l’activité des organismes de formation était au ralenti voire à l’arrêt pendant le confinement. Et, encore aujourd’hui, les normes sanitaires drastiques pèsent sur leur fonctionnement. Nous restons en veille et nous ne nous sommes pas mis à l’arrêt pendant la période de confinement, au risque de ne pas pouvoir redémarrer.
> Lire la suite de l'interview dans l'Officiel des transporteurs n° 3036 du 25 septembre 2020