Comme c'est déjà le cas en France, Renault Trucks et Volvo Trucks vont adopter une organisation par filiales indépendantes dans toute l'Europe. Et ce à partir de janvier 2020. Ce qui paraît une évidence historique en France, n’était pas jusqu’alors appliquée en Europe.
Le 28 août, Renault Trucks et Volvo Trucks ont diffusé chacun, à quelques heures d’intervalle, un communiqué de presse annonçant la nouvelle organisation, avec quelques nuances, résultant en partie, des traductions du texte d’origine en anglais.
Une analyse identique
La description de la situation actuelle est identique dans les deux communiqués : "Jusqu'à présent, le groupe Volvo avait des organisations communes pour gérer ses deux marques de camions, Volvo Trucks et Renault Trucks, dans la majorité des marchés en Europe."Ce qui semble signifier que le réseau de distribution proposait aux clients les deux marques et assurait la maintenance et la réparation des véhicules.
La nouvelle organisation est très précise dans le communiqué Renault : "À partir de janvier 2020, avec la mise en place d’organisations dédiées à chacune des deux marques, Renault Trucks et Volvo Trucks vont pouvoir développer une approche commerciale et une orientation client spécifique." Autrement dit, les activités d’atelier resteront communes, mais la partie prospection, vente et suivi des clients sera assurée par des équipes distinctes.
Les communiqués se terminent par une déclaration officielle des deux présidents : "Nous sommes convaincus que des équipes dédiées à chacune des marques nous permettent d’être mieux préparés pour l’avenir, plus efficaces et davantage concentrés sur nos ambitions commerciales, et ainsi améliorer le succès de nos clients", ont précisé Heléne Mellquist, présidente de Volvo Trucks Europe, et Jean-Claude Bailly, président de Renault Trucks Europe, dans une déclaration commune.
Concurrence et complémentarité
Les premiers satisfaits par cette décision devraient être les vendeurs et les responsables commerciaux qui sauront à quelle marque ils appartiennent, ne serait-ce que pour les gratifications sur leurs résultats.
Les clients, ensuite, seront face à une situation clarifiée. Cependant, "ces changements n’impacteront pas l’organisation du réseau ; Volvo Trucks et Renault Trucks poursuivront leur collaboration dans les points de vente et de services gérant actuellement les deux marques", peut-on lire dans le communiqué diffusé par Volvo Trucks.
Est-ce que cela pourra mettre les commerciaux en position délicate, celle-là même que la réorganisation tend à éviter ? Car, par exemple, face à des choix techniques différents, tels que l’utilisation du gaz liquéfié pour les tracteurs longue distance, un vendeur Renault ne doit pas avoir la possibilité de vendre un tracteur Volvo FH GNL à cause de l’impact défavorable sur le réchauffement climatique, selon l’argumentation Renault Trucks.
En revanche, en présence de deux produits presque identiques à proposer, comme, par exemple, les porteurs 6x2/4 26 tonnes à motorisation électrique Volvo FE ou Renault Trucks D-Wide – et fabriqués de surcroît dans la même usine Renault de Blainville (50) – la solution de facilité pourrait être de proposer le moins cher des deux !