Arnaud Bilek : Nous entendons poursuivre le développement de d’Enerjump avec une opération de levée de fonds qui vise à accélérer le développement des infrastructures de distribution biogaz, électrique et, dans une moindre mesure, hydrogène. À travers ce programme, nommé « Héraclès », nous proposons donc à de nouveaux investisseurs de nous rejoindre. Aujourd’hui, une vingtaine de transporteurs possèdent 40 % du capital de l’entreprise et pèsent pour 60 % des droits de vote au conseil d’administration. Dans les prochains mois, les transporteurs actionnaires seront regroupés dans une holding qui détiendra une participation de l’ensemble des réseaux, Enerjump, qui regroupe gaz et hydrogène, mais aussi Watt’up, qui concerne les stations électriques.
Guillaume Chavanat : Tout l’enjeu est de concilier notre développement avec, d’une part, l’entrée d’investisseurs pour poursuivre cette aventure et, d’autre part, la volonté de conserver l’ADN de Gaz’up, qui est devenu Enerjump, entreprise dans laquelle les transporteurs sont étroitement associés. Faire face collectivement aux enjeux qui dépassent chacun d’entre nous, quelle que soit la taille de notre entreprise, me semble important. Même une petite PME peut être associée et se lancer ainsi dans la transition énergétique. Que les transporteurs s’approprient aux sens capitalistique et stratégique cette entreprise et son évolution est, je pense, la clé du succès.
A. B. : Nous proposons tout d’abord aux transporteurs de se faire connaître, s’ils sont intéressés, à travers une lettre d’intention signifiant leur intérêt de participer à l’augmentation de capital de cette holding de transporteurs. Ensuite, ils ont possibilité de prendre une participation à partir de 10 000 €. Il n’y a pas d’engagement de consommation associé. Nous les interrogeons aussi sur leur vision en matière de transition énergétique, par exemple s’ils ont un projet avec le biométhane, mais cette demande n’est pas contraignante. Il faut vite se faire connaître, car nous devons avoir la liste des transporteurs prête d’ici fin juin, pour leur communiquer les éléments et pour que, d’ici à fin 2024, ils aient intégré le capital de cette holding. Elles peuvent nous contacter à l’adresse mail
G. C. : Le coût du ticket d’entrée n’est pas élevé. L’idée est qu’il n’y ait pas d’obstacle financier à participer et que ce programme puisse alors séduire des transporteurs de toute taille. Ils peuvent ainsi entrer plus facilement dans la transition énergétique, en étant associés à des confrères.
A. B. : Nous pensons que les transporteurs ont tout intérêt à jouer plus collectif. Beaucoup essaient de traiter le sujet tout seul. À court terme, cela peut suffire, mais, sur le long terme, une approche multisite devient importante afin de pouvoir capter les économies de réseaux, obtenir des gains de productivité, optimiser ses coûts et améliorer la rentabilité des lourds investissements que nécessite l’abandon partiel du gazole. Le nombre de transporteurs qui nous rejoindront ne sera pas déterminant pour le programme Héraclès. Mais il aura un impact sur la place de la filière dans la future gouvernance. Le plan de développement sera en revanche le même, mais des actions plus ou moins ambitieuses seront déployées en fonction de la réception.
G. C. : Pour un transporteur, c’est une opération intéressante. Même si aujourd’hui la transition énergétique est encore balbutiante, on sent que cela bouillonne. Elle va s’accélérer très rapidement. Prendre une participation dans le programme Héraclès n’est pas forcément un investissement sûr. En revanche, le transporteur en retire un petit bout de réseau, il y a un intérêt au niveau patrimonial. Aujourd’hui, une vingtaine de transporteurs sont associés, nous aimerions élargir ce collectif et parvenir à une centaine avec ce truckfunding.
