Lancement de l’Extrême défi logistique… du dernier kilomètre

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Le premier atelier de l’Extrême défi logistique, à l’attention des transporteurs et logisticiens, se déroule le 26 juin. À l’initiative de l’Ademe, cette démarche lancée jusqu’en 2026 vise à booster des solutions innovantes sur le dernier kilomètre.

Beaucoup de projets en logistique urbaine ont été lancés et financés par de l’argent public sans atteindre les résultats escomptés en matière de « massification et de généralisation » ou de « réduction de ses impacts négatifs », constate l’Ademe. Selon l’Agence, la logistique du dernier kilomètre serait à l’origine de « 25 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) en ville, plus d’un tiers des polluants atmosphériques et occuperait 30 % de la voirie ». Elle représenterait « 20 à 50 % du coût total d’un transport de fret » et son organisation serait perfectible. Dans l’e-commerce BtoC par exemple, le taux d’échec à la livraison serait compris « entre 5 à 40 %. Il faut donc franchir un nouveau cap, mettre en œuvre une nouvelle approche coopérative et intégrale », propose Yann Tréméac, chef de service transport et mobilités de l’Ademe.

Baptisée « Extrême défi logistique », cette nouvelle méthode a des objectifs économiques et écologiques ambitieux pour chaque filière et territoire : « Réduire de 20 % les coûts opérationnels, les émissions de GES, la congestion et le taux d’échec d’ici 2026. » Cette démarche doit aussi être l’occasion de « s’interroger sur le juste niveau de service logistique en matière de vitesse, délai ou de fréquence », et sur l’utilisation de l’espace public, précise Yann Tréméac. Pour l’éclairer, une étude a été lancée pour identifier « les freins au déploiement des précédents projets ainsi que les leviers et bonnes pratiques à mettre en œuvre pour massifier les solutions », confie Tristan Bourvon, chargé de l’Extrême défi logistique au sein de l’Ademe.

Lisser la rupture de charge

En synergie avec le programme Interlud+ et les travaux de la Fabrique de la logistique, l’Extrême défi a pour but « de concevoir et de déployer rapidement des solutions innovantes d’optimisation », explique Tristan Bourvon. À l’issue d’un premier sondage d’acteurs publics et privés, « dont des professionnels du transport et de la logistique », assure-t-on, trois solutions amorceront ces travaux. D’une part, il s’agit du Centre de distribution urbain mutualisé, à l’image du « Cityporto » à Padoue en Italie, en service depuis 2004. D’autre part, des systèmes de consolidation et de mutualisation de la logistique pour circuits courts alimentaires, tels que le dispositif Promus-Box testé à Toulouse. Enfin, s’ajoutent les micro-hubs expérimentés par Sogaris à Paris en 2023.

Ces solutions illustrent les partis pris de l’Extrême défi logistique : lisser les ruptures de charge, entre moyens de transport routier, de différentes capacités, à faibles ou à zéro émission (camions, utilitaires, vélos…), et encourager la coopération ainsi que la mutualisation entre acteurs publics et privés. Les trois premières solutions présentées montrent que la rupture de charge peut prendre diverses formes. « L’utilisation de consignes est envisageable par exemple », confirme Tristan Bourvon.

L’année 2025 sera consacrée à la réalisation des études et à la préparation des tests. Un nouvel AAP « prototypage et expérimentations » accompagnera cette deuxième étape. Les aides seront de 25 à 80 % sur la partie R&D avec des budgets de plusieurs centaines de milliers d’euros. En plus des financements cités, chaque groupe de travail pourra bénéficier de ressources humaines qualifiées fournies par l’Ademe. En 2026, les premiers déploiements « massifiés » sont escomptés. Ouvert à tous, un comité de partenaires a été créé pour soutenir l’Extrême défi logistique. Ses premiers membres sont La Poste, la direction générale des Infrastructures, des Transports et des Mobilités et Interlud+.

Extrême défi, une approche coopérative et intégrale

Initié en 2022 autour de la mobilité des personnes, l’Extrême défi est une démarche visant à résoudre un problème de politique publique par une approche collaborative et intégrale : de la conception des solutions jusqu’à leur passage à l’échelle, en passant par le prototypage et l’expérimentation. L’animation, la mise en réseau et le financement sont assurés par l’Ademe, tout au long du cycle de développement des solutions retenues. Sont invités à participer à cette démarche collectivités, professionnels (notamment du transport de marchandises), citoyens, associations, chercheurs…

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