Arnaud Bilek : Gaz’Up permet aux transporteurs de créer des stations publiques en s’autofinançant sans dépendre d’un tiers, énergéticien par exemple. En pratique, lorsqu’une entreprise souhaite adhérer à notre réseau, elle doit nous présenter un projet que nous étudions afin d’évaluer sa faisabilité. Si le projet est viable, nous prenons alors entièrement en charge la recherche de financement en créant une société de projet exclusivement dédiée à trouver des fonds pour élaborer la future station. Ces fonds peuvent provenir de plusieurs sources : banques, fonds d’investissement, subventions, régions, etc. Les transporteurs impliqués dans le projet détiennent des parts sociales de la station. En réalité, contrairement à ce que l’on pourrait croire, la problématique sur ce type de projet n’est pas de trouver l’argent. Ainsi, nous sommes partis de rien lors de la création du réseau en 2015 et cinq ans plus tard, nous avons pu lever 12 millions d’euros auprès de Swen Capital Partners (cf. OT n° 3026). La difficulté réside dans le fait d’optimiser l’exploitation de la station avec des clients qui s’engagent.
A.B. : À Toulouse, nous avons pu ouvrir une station avec un groupe de sept associés constitué de petites entreprises du TRM possédant quatre à cinq camions chacune. Ce qui témoigne du fait qu’il n’est pas nécessaire de déployer de gros engagements pour mettre en place une station d’avitaillement. Je rappelle que les stations ouvertes par Gaz’Up sont publiques. Elles sont utilisées à 50 % par les transporteurs associés et à 50 % par les autres clients. Elles représentent dont un centre de profit pour les transporteurs qui en détiennent des parts sociales car une partie de la commission laissée par les utilisateurs leur revient.
A.B. : Si l’on veut développer le réseau des stations de rechargement, notamment multi-énergie, il faut des investissements massifs. Tous les opérateurs du réseau doivent aussi agir, distributeurs comme exploitants. Les banques et les fonds d’investissement hésitent à financer ce type de projet car il n’y a pas encore de marché avéré, à défaut de clients. C’est pour cette raison que nous avons décidé de fédérer des transporteurs afin de les encourager à convertir leur flotte. Comme ils renouvellent généralement leur flotte tous les cinq ans, il faudrait que les nouvelles immatriculations soient à majorité constituées de véhicules à gaz. Toutefois, la réglementation et les parties prenantes exigent de plus en plus souvent de ne plus voir des camions polluants sur la route. Cela devrait favoriser la montée en puissance des stations distribuant des carburants alternatifs.