Pouvez-vous présenter l’activité de Primagaz et son activité pour la mobilité lourde ?
François Brunero : Depuis plus de 80 ans, Primagaz distribue de gaz propane (GPL) aux 25 000 communes non raccordées au réseau de gaz naturel. Mais depuis 2015, notre entreprise, filiale du groupe SHV Energy, s’est également diversifié dans le GNV. Ces stations maillent l’ensemble du territoire en particulier les zones non raccordées au réseau de gaz naturel. Au travers de partenariats comme celui que nous avons avec Avia, nous déployons des stations d’avitaillement ouvertes au public pour raccorder les entreprises de transport qui sont implantées parfois loin des réseaux de distribution. Actuellement, nous dénombrons 18 stations de GNL/GNC en France, ce qui cohérent avec la demande actuelle. Ces stations ont pour vocation de servir le plus grand nombre avec une monétique ouverte aux principales cartes de carburant. Nous insistons particulièrement sur l’adéquation de notre proposition aux besoins des clients en travaillant en continu sur les taux de disponibilité, qui sont supérieurs à 99,2 % depuis quatre ans. Nous insistons aussi particulièrement sur la sécurité et la formation des chauffeurs au travers d’un tour de France de nos stations que nous réalisons depuis trois ans.
Est-ce que le gaz reste une énergie compétitive pour les transporteurs ?
F.B. : Le gaz et le biogaz sont des énergies tout à fait performantes pour les années à venir : les paramètres sont en place (véhicules, infrastructure…) afin d’apporter une alternative crédible au gazole. Avec les récents événements géopolitiques, la volatilité du prix gaz a été bien plus marquée ces dernières années. Toutefois, bien que les paramètres soient toujours soumis à de l’incertitude, le gaz reste une énergie compétitive pour la filière du transport pour 2023-2024. Le prix de cette énergie alternative se stabilise encore plus avec la substitution progressive au sein des stations du gaz naturel par du biogaz. Toutefois, il faut que les pouvoirs publics conservent le fléchage du biogaz vers la mobilité lourde, notamment pour le TRM moyenne et longue distance pour les cinq à dix ans à venir afin de garantir la compétitivité de la solution et respecter les investissements effectués tant par les transporteurs, que les fabricants de camions et les énergéticiens.
Quelles sont les ambitions de développement du groupe dans le gaz pour la mobilité lourde ?
F.B. : Sur la période 2024 à 2027, nous prévoyons de poursuivre notre déploiement à un rythme d’une à deux stations par an en France. Nous comptons également contribuer à la transition énergétique de nos clients, et faire évoluer nos stations du gaz naturel vers le biométhane. Nous avons identifié plusieurs localisations où Primagaz serait amené à consolider son réseau à terme. Nous pensons implanter d’autres stations sur l’arc Méditerranée entre Marseille et Nice et sur l’axe Genève-Macon. À plus long terme, nous restons à l’écoute du marché et nous étudions la possibilité de renforcer notre réseau en Bretagne, dans le quart Nord-Est de la France.
Crédit photo : Primagaz
