« À travers une offre multi-énergies renouvelables, Enerjump accompagne les évolutions du marché »

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Gaz’up s’appelle désormais Enerjump. Un changement visant à refléter la diversité des énergies pouvant être distribuées, souligne le dirigeant des Transports Poux (31), Guillaume Chavanat, qui est également président du réseau et gérant d’une station du réseau à Toulouse.
Comment avez-vous été associé au projet et, aujourd’hui, à la présidence d’Enerjump/Gaz’up ?

Lorsque j’ai racheté les Transports Poux il y a six ans, la société commençait déjà à s’engager dans l’aventure Gaz’up. Elle est en effet l’une des entreprises associées de la station de distribution gaz naturel de Toulouse. C’était un mouvement précurseur à l’époque et tout à fait dans l’esprit de Gaz’up, c’est-à-dire dans un esprit collaboratif entre transporteurs ; aucun de ceux qui étaient prêts à investir à l’époque ne l’aurait fait seul. D’autres stations Gaz’up existent, avec des actionnaires uniques, mais, à Toulouse, chacun a mis quelques camions. C’était la deuxième station, après celle d’Auxerre (89) et juste avant celle de Saint-Quentin (02). Par la suite, d’autres stations sont venues rejoindre le réseau dans ce qui s’apparente à un groupement, avec une gouvernance présidée par un transporteur. Un fonds d’investissement nous a rejoints en 2020, ce qui nous a permis d’accélérer le déploiement de notre réseau. On compte aujourd’hui une vingtaine de stations réparties sur l’ensemble de l’Hexagone et le développement se poursuit. Nous prévoyons notamment à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle une station 100 % biométhane pourvue de chargeurs Watt’up haute puissance.

Comment définiriez-vous la vocation d’Enerjump ?

La philosophie d’Enerjump reste conforme à l’idée de départ des fondateurs : faire en sorte que la transition énergétique du TRM offre des opportunités à long terme pour les transporteurs. Les transporteurs ont la possibilité de s’associer pour développer les réseaux de distribution du biométhane (Gaz’up) et des bornes électriques (Watt’up) en mutualisant le risque et les infrastructures grâce à Enerjump, qui assure la conception et l’exploitation des deux réseaux. Ainsi, Enerjump permet d’investir dans cet outil collectivement et, en même temps, de pouvoir mutualiser le risque. Dans ma société, 75 % de mes poids lourds roulent au gaz naturel ou au biogaz. C’est donc une évolution très significative pour moi. Une fois la transition faite, on a l’impression d’avoir un temps d’avance. Il y a bien sûr des risques, comme celui de la fluctuation, mais ils ne nous empêchent pas d’avancer.

Enerjump regroupe les marques Gaz’up et Watt’up. Comment cette nouvelle organisation se traduit-elle ?

Gaz’up distribuait uniquement à l’origine du gaz naturel, car il s’agit du premier carburant alternatif actuellement utilisé en Europe. Nous savions dès le début qu’un jour ou l’autre, on serait multi-énergies. La marque Gaz’up étant forte, on souhaite la garder, mais elle ne résume plus ce que l’on propose. On a donc créé Watt’up en 2023 pour la distribution d’électricité pour la mobilité lourde. Gaz’up continue de couvrir le gaz, avec une offre 100 % biométhane certifiée, et intègre quelques projets de stations hydrogène. Pour traduire l’évolution de l’offre, la diversité des solutions et des énergies et le bond en avant, on a créé Enerjump, qui réunit les deux marques. Il faut que nous proposions des solutions qui correspondent aux évolutions du marché, notamment pour la mobilité lourde électrique. Car, malgré les incertitudes, de nombreux constructeurs commencent à offrir des solutions. Les nouvelles stations dépendront du modèle économique et du modèle d’exploitation de chacun. Dans mon cas, je fais de la distribution régionale et le biogaz compressé qui donne des autonomies de 400-600 km me convient. Ce sera peut-être un jour le cas pour l’électricité, mais c’est encore incertain.

Beaucoup de transporteurs hésitent encore à se lancer. Comment Enerjump se positionne-t-il face à leurs inquiétudes ?

Notre souhait est d’accompagner la décision du transporteur et de le rassurer. Ce type de décision est vertigineux. Il y a encore six ou sept ans, on choisissait le camion selon le concessionnaire que l’on appréciait ou selon les préférences des conducteurs, mais on savait que ce serait un diesel. Or, c’est aujourd’hui une décision stratégique et incertaine. On était aussi, auparavant, sûr de revendre le camion, mais, aujourd’hui, on ne sait pas quelle sera la valeur de revente d’un diesel et encore moins d’un camion avec de nouvelles énergies. Quant au prix des énergies, il peut, je pense, augmenter quel que soit le choix. En ce moment, nous avons beaucoup de questions sur les bornes de recharge. Le sujet est plus complexe qu’il n’en a l’air, car il faut des infrastructures spécifiques et cela nécessite de gros investissements. Il y a plusieurs solutions pour les installer : sur des sites publics, dans des stations, mais aussi chez des transporteurs, ce que propose d’ailleurs Watt’up, avec une solution qui peut être privative ou ouverte à des transporteurs de passage.

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