Nous visons 17 % de parts de marché dans l’immédiat et 20 % à terme ». Jean-Marc Diss, Dg de Mercedes-Benz Trucks France, annonce la couleur. Mais la marque à l’étoile n’y est pas encore car en 2016, avec 7 089 véhicules immatriculés, Mercedes a fini avec 15 % de pénétration. Sur le marché VI de + 15 t, elle affiche une part de marché de 15,2 % (14,9 % sur le segment des porteurs et 15,3 % sur celui des tracteurs). Ce qui place la filiale de Daimler en 2e position derrière Renault Trucks, talonnée par Daf, Scania et Volvo Trucks. « La France, avec 47 000 immatriculations, est redevenue le 2e marché européen après l’Allemagne qui avoisine les 72 000 immatriculations », précise Jean-Marc Diss.
Pour se différencier de la concurrence, Mercedes France compte sur plusieurs nouveautés. Dans le domaine électrique, le constructeur va lancer un « e-truck » de petite série en Allemagne, sur base Antos (2,30 m de large, sans couchette), avec une charge utile de 12,7 t (pour 26 t de PTAC). Il sera prêté à des transporteurs allemands avant d’être déployé en France (le véhicule sera peut-être visible à Solutrans). Toujours dans l’électrique, le e-Canter, de 3,5 à 8,5 t, sera bientôt au catalogue pour des utilisations urbaines. « Nous croyons plus à l’électrique sur la durée, qu’au gaz. L’énergie électrique est partout, avec des prises à recharge rapide de plus en plus nombreuses », admet Jean-Marc Diss. Ce n’empêche pas Mercedes-Benz de proposer un moteur au gaz M 936 G Euro 6, de 6 cylindres, monté sur l’Econic (inauguré en 2004). Surtout visible dans le secteur des BOM* (notamment chez Pizzorno), il sera utilisé en distribution urbaine par un transporteur, à découvrir en avril. Enfin, la marque à l’Étoile propose la solution hybride (gazole + électrique) avec le Canter Fuso de 7,5 t et sa charge utile de 5 t. « Avec ce véhicule, nous atteignons des baisses de consommation de 23 % » atteste Jean-Marc Diss. Dans le domaine des services, Mercedes-Benz reconnaît que la captive financière Financial Services prend de plus en plus d’envergure, représentant 30 % des affaires, avec des contrats de 24 à 96 mois. « Nous voyons se développer dans le PL ce qui s’est passé dans le VUL, admet M. Diss. L’équation économique est essentielle. De plus, les débouchés se font plus rares sur le second marché, à cause de la fermeture de certains marchés VO traditionnels ». En parallèle, Mercedes-Benz France met en exergue la location courte durée avec Charterway, de 24 heures à 24 mois, lancée en octobre 2016. Pour Mercedes-Benz, comme pour ses concurrents, l’enjeu est de renforcer la connaissance de son parc en circulation. Le système Fleetboard est au cœur de cette ambition. Il comprend le Fleetboard Store qui accueille des appli des partenaires, et multiplie les données disponibles sur tablette et mobiles. « Nous créons notre propre environnement informatique. Personne mieux que nous ne connaît nos camions », note le dirigeant. À partir des 400 censors disséminés dans le véhicule, les données collectées finissent dans le Fleetboard Truck Data Center, base de données mondiale qui réunit les marques du groupe Daimler : Freightliner, Fuso, Western Star, les cars et bus… Dans le même temps, Mercedes-Benz France propose un nouveau service clients, Uptime, option vendue 21 € par mois. Il est dédié au télédiagnostic en temps réel basé sur les solutions télématiques de la marque (module interface de connectivité FleetBoard Truck Data Center). Outre la gestion en temps réel des entretiens réparation via le portail clients et la planification de la maintenance (suivi des plannings par la flotte et son atelier partenaire), Uptime concrétise l’analyse permanente des données véhicule, la maintenance préventive et le contact immédiat pour une planification de rendez-vous via un centre d’assistance européen « Le but est d’augmenter la disponibilité des camions pour nos clients », reconnaît Jean-Marc Diss.
Dans cette optique, Mercedes France peut compter sur un réseau important, de 82 points de distribution et 157 points de réparation dans l’Hexagone, qui fait 80 % de ses volumes, en plus de deux filiales à Paris et Lyon. « Notre capillarité et notre réseau font la différence », assure Jean-Marc Diss. Lancé en mai 2014, le programme « Service 5 Étoiles » classe les réparateurs agréés du réseau en leur délivrant des étoiles, dont le nombre (cinq au maximum) traduit la qualité du service proposé. Sont évalués l’accueil & réception, l’atelier, le commerce PR et le management, permettant de générer un classement des ateliers et d’appréhender l’amélioration du service au client. Une remise de trophée annuelle, pour chaque catégorie, récompense les meilleurs « élèves » lors de la convention service du réseau. Côté services, Mercedes-Benz est en poussée dans l’expansion des véhicules connectés : 3 700 en 2017 puis… 12 000 attendus en 2020.
*Bennes à ordures ménagères
