Trois causes justifient la mise en place d’équipements et de systèmes complexes en soutien du conducteur routier : les économies d’énergie ; la productivité ; la sécurité routière. C’est cette dernière cause que le groupe Volvo veut servir. Depuis son origine, dans l’esprit des pères fondateurs, le groupe suédois fait de la sécurité une priorité. Le nombre de 1,2 million de morts sur route par an, dans le monde, invite à réfléchir. En Europe, 26 000 accidents mortels sont recensés. Dans 15 % des cas, ils impliquent un poids lourd. « Depuis 2013, nous ne constatons pas d’amélioration ni de progrès en matière de sécurité routière. Les chiffres stagnent », dit-on chez Volvo, en Suède. Le sujet est pris très au sérieux, mobilisant une partie des ingénieurs et techniciens basés à Göteborg (au sein de la Volvo Accident Research Team). « La réduction des accidents de la route est une problématique internationale des plus importantes. C’est pourquoi nous souhaitons partager les conclusions de nos recherches de façon claire et compréhensible », annonce Peter Wells, directeur de la commission de recherche sur les accidents de Volvo Trucks.
Les causes d’accidents sont statistiquement connues (soulignées dans le rapport de sécurité 2017 de Volvo Trucks). La défaillance humaine (vitesse excessive, drogue ou alcool consommé, hypovigilance et fatigue…) est la première responsable, devant l’environnement (météo, infrastructure, signalisation…) et le véhicule (pneus lisses, surcharges, freins défectueux…). C’est sur les deux leviers humains et matériels que les ingénieurs de Volvo veulent agir, en équipant leurs véhicules de systèmes et d’outils devant aider le conducteur à faire le sans-faute. Les Suédois portent en particulier attention aux populations les plus fragiles sur route : piétons, cyclistes, cyclomoteurs et motards. « Au cours de la dernière décennie, le nombre d’accidents de la route graves impliquant des poids lourds a pratiquement été divisé par deux en Europe. Mais le nombre d’accidents de poids lourds impliquant des usagers de la route exposés n’a pas diminué dans les mêmes proportions », note Carl Johan Almqvist, directeur de la sécurité produits et trafic chez Volvo Trucks. Près 35 % des personnes tuées ou gravement blessées dans des accidents impliquant des poids lourds sont des usagers exposés.
Volvo Trucks travaille sur plusieurs systèmes de sécurité active. Il suit diverses pistes : le freinage d’urgence automatique (sans intervention du conducteur), la vision (autour du véhicule et au loin, à 200 ou 300 m), le partage d’informations en temps réel (entre véhicules et/ou entre véhicules et infrastructures), attacher sa ceinture de sécurité en toutes circonstances, faire œuvre de pédagogie auprès des enfants… « Certains livreurs bouclent jusqu’à 40 fois par jour leur ceinture. Ils trouvent cela fastidieux. Mais ça prend trois secondes à chaque fois et, au final, ça fait deux minutes par jour ». Concernant le freinage d’urgence automatique, le groupe suédois pousse plus loin que la réglementation européenne en vigueur depuis novembre 2015, pour les nouveaux poids lourds à deux et trois essieux. Objectif : réduire les accidents voyant un poids lourd percuter par l’arrière un véhicule, un scénario qui représente environ un cinquième de tous les accidents de la route impliquant des poids lourds. La législation exige que le système de freinage d’urgence réduise la vitesse du véhicule de 10 km/h. En 2018, la réduction devra atteindre 20 km/h. « Le durcissement de la législation est une bonne chose, mais il me semble que les exigences légales sont encore trop basses. Si vous roulez à 80 km/h lorsque le système de freinage d’urgence se déploie, 20 km/h ne suffisent pas pour éviter une collision massive avec un véhicule immobilisé », note Carl Johan Almqvist.
Volvo Trucks a développé un système jugé plus exigeant, introduit en 2012. Il vise d’abord à avertir le conducteur de tout risque de collision. Pour tirer parti du système, il est essentiel de veiller à ce que toutes les fonctions, telles l’ABS, soient activées à la fois sur le véhicule et sur la remorque. Dans cette quête, le « camion autonome » (sans personne à bord) est une piste sérieuse. Et pour cause : la vie du conducteur routier est préservée puisqu’il… n’y a plus de conducteur à l’intérieur !
Dans son « demo center » à Göteborg, Volvo Trucks teste un FM de 330 ch, en version BOM sans conducteur. Quatre lasers radar/à laser (deux à l’avant, deux à l’arrière) et un boîtier inertiel équipent le poids lourd. Le système est utilisé pour surveiller la géométrie du lieu et créer une carte d’itinéraire que le camion doit emprunter. Depuis un an, Volvo Trucks affiche son savoir-faire en matière de véhicules automatisés. Le FMX en version BOM présente les mêmes caractéristiques que celui mis en service dans la mine de Kristineberg (Suède) fin 2016. Dans les 18 prochains mois, les camions Volvo FMX à conduite autonome seront testés en opérations régulières. « Le but est d’examiner dans quelle mesure cette technologie peut contribuer à garantir la sécurité et la productivité des transports dans des domaines d’application complexes limités géographiquement, dit-on chez Volvo Trucks. Grâce à la cadence rapide des développements technologiques, nous allons voir apparaître sur le marché de plus en plus solutions proposant des niveaux encore plus élevés d’aide à la conduite ».