Pouvoir argumenter dans les renégociations tarifaires, lutter contre des prix qui ne permettent pas de répercuter l’inflation ou encore insister sur l’application de l’indexation gazole… Comme pour le transport par véhicule lourd, l’inflation a touché l’ensemble des postes de coûts et le transport de marchandises par véhicules légers peine à répercuter les hausses de coût. Or les indices CNR pour les véhicules lourds, considérés comme une réelle référence, permettent aux transporteurs de peser dans leur argumentation. Les deux organisations professionnelles OTRE et SNTL ont donc souhaité mettre en place ce même système pour les entreprises opérant avec des VUL. Ils ont pour cela réuni des représentants d’entreprises des transports légers de marchandises au sein d’une « Commission Indices VUL » composée de professionnels du secteur et d’un large panel d’entreprises pour la collecte des données sur leurs coûts d’exploitation. « Ces indices couvrent trois catégories d’activité : la distribution urbaine, le transport régional et la longue distance, souligne Jean-Christophe Gautheron, secrétaire général de l’OTRE Auvergne-Rhône-Alpes. Une entreprise par fédération sera référente pour chacune des trois activités. » Ces données ont permis aux économistes du CNR de reconstituer les évolutions des coûts pour chacune de ces activités, par catégories de tailles de véhicules (6-12 m3, 12-16 m3, 16-20 m3), depuis janvier 2021.
Indices trimestriels
Ces indices seront publiés chaque trimestre. Ils décrivent les coûts d’exploitation des véhicules utilitaires légers gazole « standards » avec conducteurs (hors frigo ou autre configuration spécifique). Ils sont calculés avec et hors composante carburant. « Nous avons pour objectif que ces indices deviennent la référence, souligne Alexandre Fontana, délégué général du SNTL. Pour qu’ils gagnent en ampleur, l’abonnement sera gratuit la première année. » Ensuite, les deux fédérations, propriétaires des indices, transmettront les données trimestrielles à leurs adhérents. Elles seront accessibles moyennant un coût de 150 euros par an aux autres transporteurs.
Méthodologie
Côté méthodologie de calcul des indices, le CNR a déterminé les composantes et les éléments à suivre. Une fois par an, ils seront évalués pour estimer si des évolutions sont nécessaires. « Par exemple, les indices sont calculés en prenant en compte le gazole qui reste l’énergie largement prépondérante, souligne Alexis Giret, directeur du CNR. Si d’autres énergies se développent davantage, elles pourraient être intégrées et faire l’objet d’une évolution de calcul ». Ces indices se veulent ainsi un outil de gestion pour le transporteur, ils permettent de connaître l’évolution du coût de revient.
4e trimestre 2023
Le CNR a étudié les tendances des trois dernières années afin de pouvoir distinguer l’évolution des coûts d’exploitation par rapport aux indices du dernier trimestre 2023. En partant d’une base 100 pour le dernier trimestre 2022, en activité « distribution urbaine », on note une hausse de 4,7% sur un an en intégrant le gazole et de 4,9% hors gazole. En activité « régional », l’indice a augmenté de 2,9% avec gazole et de 6% hors gazole. Quant à l’activité « longue distance », il a diminué de 0,1% sur un an en intégrant l’indice gazole, mais enregistre une hausse de 5,8% hors gazole.