Maintenir Le Cap

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Malgré une baisse d’activité de 20 % depuis le début de l’épidémie de Coronavirus, les Transports Brisseau comptent bien maintenir leurs projets et prévisions. La PME vendéenne qui s’est dotée, voilà quelques mois, d’un camion GNC, mise d’ailleurs sur le gaz pour faire la différence.

Chez les Transports Brisseau situés à Brem-sur-Mer (85), la feuille de route est claire : poursuivre le cap. La société vendéenne essaye de faire face à cette situation inédite et avance au jour le jour. « Ce qui est vrai aujourd’hui ne le sera peut-être plus la semaine prochaine. Du coup, nous faisons le planning heure par heure », expliquait David Brisseau au 18e jour de confinement. Le patron de 34 ans aurait bien aimé profiter des conseils des “anciens” en ces temps si particuliers.

20 % d’activité en moins

Transportant de l’alimentaire, l’entreprise a « tourné » à 80 % au plus fort de la crise mais l’activité fluctue. La traction de messagerie (l’entreprise est sous-traitante d’Heppner) a été quant à elle à l’arrêt. Par ailleurs, l’entreprise qui a pour habitude d’aller charger en Belgique n’a pas été impactée dans ce domaine, alors que l’international ne concentre que 2 % de son activité. David Brisseau, qui communique un chiffre d’affaires d’1,8 million d’euros, évalue ainsi la perte entre 60 000 et 100 000 euros entre mars et mai. Ayant une activité très saisonnière, les Transports Brisseau disposait d’une trésorerie suffisante pour faire face à la crise en mars et avril. Mais ils n’excluaient pas ensuite de demander un prêt de trésorerie selon l’évolution de la situation.

Autre difficulté : il faut prévoir des véhicules de secours pour pallier d’éventuels problèmes techniques, comme ce jour où un détecteur de rapprochement est défectueux sur l’un des 16 véhicules qui composent le parc. Dans cette période de confinement, il a été difficile de trouver un garage ouvert. L’entreprise dispose heureusement de son propre atelier.

Il a fallu aussi composer avec un effectif réduit. Quatre personnes (mécanicien, administratif, chauffeurs) sur un effectif de 25 équivalents temps plein étaient alors en arrêt maladie pour suspicion de Coronavirus.

Garder le cap

Et malgré ce contexte, les Transports Brisseau entendent bien poursuivre leurs projets d’investissements dans le matériel roulant. « Pour le moment, nous ne changeons pas notre fusil d’épaule », déclare le patron vendéen. L’acquisition de deux nouveaux véhicules frigorifiques est toujours prévue en août et un troisième le mois suivant. Toujours dans l’anticipation, le dirigeant s’attend à un effet rebond en septembre et reste donc dans une logique de recrutement. Les besoins sont compris entre 6 et 9 conducteurs supplémentaires.

Seul un projet va être retardé. L’entreprise située à Brem-sur-Mer avait en effet prévu de transférer, début 2021, ses bureaux et son siège social à une vingtaine de kilomètres de là, à Talmont-Saint-Hilaire où elle dispose d’un dépôt, de sorte à se rapprocher de clients. Mais il n’est pas question pour David Brisseau d’attendre plus de six mois pour mener à terme ce déménagement. Pas question non plus de revoir à la baisse ses objectifs initiaux, à savoir doubler le chiffre d’affaires à l’horizon 2022.

Miser sur le GNC

Après 5 ans sur la pente descendante, le transport de marchandises avait renoué avec une certaine vitalité économique via de nouvelles activités, comme le frigorifique développé voilà sept ans, et grâce à une stratégie orientée vers le gaz. « Nos clients vendéens sont très exigeants sur l’écologie. Nous avons donc souhaité être à l’avant-garde », indique David Brisseau qui compte bien garder un temps d’avance dans ce domaine.

C’est en septembre 2019 qu’il a acheté son premier camion propulsé au GNC (gaz naturel comprimé), soit un investissement de 115 000 euros. Soutenue dans cette démarche environnementale par l’un de ses clients, un groupe agroalimentaire de Talmont-Saint-Hilaire, la société vendéenne est sûre d’avoir un minimum de volume d’activité annuel. Le véhicule, conduit par 4 des 18 chauffeurs, réalise chaque semaine trois allers-retours entre la Vendée et Châteauroux. L’autonomie étant de 500 kilomètres, un arrêt est donc obligatoire à la station GNV de Poitiers pour recharger le camion. Il faut aussi faire face à certains aléas techniques, comme des pannes intervenues à la station, à deux reprises en six mois d’exploitation. « Le client prend en compte les contraintes du camion et nous assure aucune pénalité de retard. » Convaincu que le GNC a de l’avenir sur des lignes régulières, « à condition que les clients soient prêts à absorber son surcoût », David Brisseau veut miser sur cette solution pour démarcher de nouveaux prospects. Il attend d’ailleurs la mise en service d’une station bioGNC à Fontenay-le-Comte (Vendée), initialement prévue au cours de la deuxième quinzaine d’avril mais reportée pour cause de Coronavirus, pour cibler la région bordelaise. L’achat d’unités supplémentaires de camions GNC sera fonction de la demande des clients. Et la PME se tient prête à y répondre. D’après le transporteur vendéen, le gaz n’est pas « la solution miracle » mais « une piste » parmi d’autres. Diverses solutions sont d’ailleurs en réflexion, comme investir dans l’hybride ou le biodiésel.

Cette crise sera « très bénéfique »

David Brisseau est persuadé qu’il y aura un avant et un après la crise sanitaire. « Les clients se rendent compte que les transporteurs sont là, qu’ils ont besoin d’acteurs français » et notamment de petites structures comme la sienne qui savent être souples pour répondre à la demande. Lui qui se dit de nature optimiste pense qu’il y a « un cap dur à passer » mais que cette crise sera « très bénéfique ».

« Depuis dix ans, la concurrence étrangère a étouffé le transport international au sein des entreprises françaises. J’espère que cette crise va changer la donne. » Alors que l’entreprise n’assure plus de grandes lignes internationales depuis quatre ans, David Brisseau n’exclut d’ailleurs pas de saisir de nouvelles opportunités à l’export.

Repères

• Siège : Brem-sur-Mer (85)

• CA 2019 : 1,8 M€

• Effectif : 25 collaborateurs, dont 18 chauffeurs

• Parc : 16 véhicules

• Activités : transport agroalimentaire et traction de messagerie

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