Les leviers de l’ascenseur et la plaisance

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Il se susurre que Marports, contraction de Marchandises Transports, serait l’une des plus anciennes sociétés de transport routier de la cité phocéenne. Fondée en 1932, installée sur les hauteurs du port, l’entreprise domine les activités de réparation navale de haute plaisance, secteurs pour lesquels elle assure le transport de pièces hors gabarit. Plus récemment, elle s’est bâti une véritable réputation dans le segment des ascenseurs.

Un premier camion en 1932 acquis par le grand-père qui rapidement se transforme en affaire de famille… Aujourd’hui, la troisième génération, incarnée par Olivier Dambielle et Florent Agullo, deux demi-frères ciotadens, insuffle de l’énergie à l’entreprise. Tous deux ont à cœur de développer l’héritage familial tout en en rectifiant les erreurs du passé.

La recette semble fonctionner à merveille puisque, ces cinq dernières années, le chiffre d’affaires de Marports a progressé de 40 % ! « Nous avançons prudemment, en mesurant les risques. D’ailleurs, nous avons développé le recours à l’affrètement en travaillant avec quatre affréteurs », explique le gérant, Olivier Dambielle. Il garde en mémoire l’impact retentissant sur l’activité de l’arrêt du contrat Haribo dans les années 1990. « Cela m’a marqué et ma stratégie a été de diversifier notre portefeuille clients, explique Olivier Dambielle. Notre service historique, notre ligne de cœur, demeure l’Alsace. Toutes les semaines, nos camions livrent Mulhouse, Strasbourg et se rendent en Allemagne. Nous acheminons des matériels industriels, agricoles comme des systèmes d’irrigation, du BTP mais aussi des cosmétiques » Le parc de Marports, constitué des semi-remorques bâchées s’est progressivement diversifié.

« Au début des années 2000, nous avons acquis des porteurs, des hayons, des camions-grues pour effectuer du transport exceptionnel et de l’ADR. Nous avons diversifié nos destinations en développant aussi bien le national que l’international. Nous desservons l’Italie, l’Allemagne, la Grèce, l’Espagne à raison de plusieurs rotations par semaine sur Milan (cinq camions), Bologne, cinq rotations vers l’Alsace et trois vers l’Espagne », détaille le gérant de Marports. Sur les grands axes routiers, hyper concurrentiels, Marport préfère confier le transport à des sociétés tierces. « Cela revient moins cher que notre propre prix de revient, expliquent les deux frères. Aujourd’hui nous réalisons la moitié du chiffre d’affaires en affrètement et l’autre moitié en compte propre. Nous voulons encore développer l’affrètement ».

Pour l’Espagne, l’entreprise affrète le transport depuis une vingtaine d’années auprès du même transporteur. « Il nous ramène du carrelage d’Espagne, que nous stockons et livrons avec nos camions-grues au fur et à mesure des besoins des clients », indique Olivier Dambielle. La variété des lots se voit d’un simple coup d’œil. Il suffit de pousser les portes des deux plateformes logistiques de 1 300 et 600 m2 respectivement pour découvrir une vraie caverne d’Ali Baba. Dans le cœur du réacteur, on trouve également des caméras de surveillance urbaine, des canettes de boisson énergisante siglées Olympique de Marseille. Des colis de toutes dimensions sont entreposés révélant la diversité de l’activité. Difficile d’imaginer que, sur la plateforme, de nombreux ascenseurs sont soigneusement alignés, stockés en pièces détachées.

3 600 ascenseurs par an

Aujourd’hui, quasiment tous les ascenseurs installés en Provence-Alpes-Côte d’Azur ont été acheminés par Marports. « Nous chargeons directement dans les usines des fabricants en Allemagne, en Italie, en Espagne. Cela représente environ 3 600 ascenseurs transportés par an. Dans une semi-remorque, nous transportons trois ascenseurs. Nous assurons le stockage, la logistique et leur livraison sur site en camion-grue », souligne Olivier Dambielle. Une activité qui a débuté un peu par hasard pour dépanner un client dans les années 2000. Mais la rapidité et la dextérité des équipes dans l’exécution ont converti les industriels. La diversité de la flotte de véhicules reflète également l’hétérogénéité de la clientèle. « Nous avons dix tracteurs affectés à la zone longue, deux tracteurs en plateau destinés aux transports régionaux, sept camions-grues, deux porteurs hayons pour la distribution régionale », détaille Olivier. Les deux frères ont assisté à la renaissance des chantiers navals de la plaisance, La Ciotat Shipyards étant désormais un des hauts lieux du refit en Méditerranée. C’est donc tout naturellement qu’ils proposent leurs services pour transporter souvent dans l’urgence des pièces mécaniques fragiles et/ou volumineuses. « L’an dernier, nous avons transporté l’arbre d’hélice endommagé d’un yacht. Il a été réparé en un temps record. L’entreprise a travaillé toute la nuit pour le remettre sur pied », se souviennent Olivier et Florent. Ils accompagnent l’expansion des activités de réparation de haute plaisance sur le port de Marseille en travaillant pour les principaux chantiers navals installés à quelques encablures de leur siège social. Marports a réalisé 5,3 M€ de chiffre d’affaires en 2019.

Repères

• Siège : Marseille

• CA 2019 : 5,3 M€

• Effectif : 30 salariés (une vingtaine de conducteurs)

• Parc : 10 tracteurs, 14 remorques (44 tonnes), 2 plateaux, 7 camions-grues, 2 porteurs hayons

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