Après un premier camion porteur électrique acquis en 2021, puis un tracteur entré en flotte en octobre dernier, le transporteur tourangeau Ekleo prévoit d’autres acquisitions : deux porteurs de 19 t fin 2024 et deux tracteurs de 44 t début 2025. Avec cette augmentation du nombre de véhicules électriques, l’entreprise, qui dispose au total d’une cinquantaine de moteurs, a dû installer une nouvelle borne de recharge de forte puissance. Ekleo a pu inaugurer sa borne de 300 kW le 2 février, seulement un an après en avoir conçu le projet. Le délai aurait été plus long si une ligne haute tension n’était pas disponible dans la rue où le transporteur est installé à Montlouis-sur-Loire, à une dizaine de kilomètres de Tours. Le premier porteur d’Ekleo, un Volvo de 16 t acquis en 2021, nécessitait toute une nuit de recharge sur une borne de faible puissance, pour une autonomie de 250 km. Il est aujourd’hui beaucoup utilisé en centre-ville et en périphérie de Tours, là où la densité de population est la plus importante.
Surcoût maîtrisé… en le faisant beaucoup rouler
Or ces camions électriques coûtent très cher. Ainsi, le deuxième camion électrique de l’entreprise, un tracteur Volvo FM de 44 t, a été acquis fin 2023 pour environ 350 000 €. « Très cher à l’achat, mais économique si on le fait beaucoup rouler », précise Kévin Lenoir, qui a repris en 2022 les Transports Fabrice Moisy et a renommé la société Ekleo. « 250 à 300 km par jour, ce n’est pas assez pour atteindre le point mort, indique-t-il. Il faut donc charger très rapidement, pour faire rouler le camion deux fois par jour. Ainsi on arrive à une solution décarbonée avec un surcoût maîtrisé par rapport à un diesel : 10 à 20 % de plus permet de faire venir des clients pour qui un surcoût de 50 % serait dissuasif. »
Le transformateur d’1 MW installé alimente aujourd’hui quatre petites bornes de 43 kW, adaptées au rechargement de véhicules légers, et quatre bornes délivrant 300 kW. Cela en fait « la plus grosse station privée d’un transporteur pour des véhicules poids-lourds », selon M. Lenoir qui pourrait charger avec cet équipement dix à quinze camions, et jusqu’à 25 s’il faisait installer un module supplémentaire permettant d’exploiter tout le potentiel du transformateur.