Julien Avril (Transports Avril - Gironde) : « L'activité reste calme »

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Julien Avril

Julien Avril, directeur général des Transports Avril (33)

Crédit photo DR
À Saint-Magne-de-Castillon, les Transports Avril assurent transport et location depuis près de 40 ans. Julien Avril est, à 25 ans, le jeune directeur général de l’entreprise familiale (11,5 M€ de chiffre d’affaires en 2022, 78 moteurs). À travers le prisme des activités multiples des Transports Avril, il évoque le TRM en Nouvelle-Aquitaine. [Article paru dans le hors-série Classement des 1000, paru en décembre 2023]

Comment se porte votre activité ?

Julien Avril : Le contexte est compliqué, avec peu d’activité. La relance n’a pas été au rendez-vous cette année. Nous pensions que la rentrée de septembre allait être plus dynamique, mais l’activité reste calme. Nous le ressentons d’autant plus que, déjà, peu de flux sortent de la région bordelaise. Il n’y a pas forcément de logique : un client stoppe des flux, quand un autre voit ses quais déborder. Heureusement, nous avons des contrats réguliers de location. Mais nous enregistrons tout de même une baisse de chiffre d’affaires de 10% à fin 2023. En parallèle, on constate que l’exigence des clients augmente. Dans une période générant moins de flux, c’est l’occasion de rediscuter les prix et de les tirer vers le bas… Les remises en appel d’offre sont plus fréquentes en ce moment, et ce sur toutes nos activités – traction, messagerie en location de véhicule avec chauffeur… Nous recevons de nombreuses demandes de cotations pour la fin de l’année et début 2024, qui – pour l’instant – n’aboutissent pas. Dans l’incertitude, personne ne se presse.

Dans la conjoncture actuelle, est-il intéressant d’être positionné sur des activités de niche, comme votre entreprise ?

J.A : Le fait de travailler pour des secteurs diversifiés - meubles, magasins spécialisés, alimentaire, presse, lots, etc - nous sauve. Et les activités de niche sont les plus rentables. Sur la région bordelaise, nos activités de messagerie nocturne et celles de transport et d’installation de matériels professionnels ne sont pas touchées par la baisse des flux. Mon client aurait même des besoins supplémentaires ! Cela semble contradictoire : peu de transporteurs assurent ces services car peu de clients les recherchent – surtout la messagerie de nuit – mais on s’en sort bien. Le fait qu’un camion puisse être utilisé en double poste, le jour et la nuit, permet d’être rentable. Mais en 2024, je crains que la situation ne soit pas meilleure. Je pense que nous devrons encore diminuer nos marges - qui sont déjà inexistantes - car le manque de flux va tasser les tarifs. Le nombre de défaillances va continuer de croitre.

La Région Nouvelle-Aquitaine affiche sa volonté de sortir les camions des routes, on parle beaucoup de report modal... Quelles infrastructures sont exploitées par votre entreprise ?

J. A : Notre portefeuille de clients ne nous permet pas d’adopter le multimodal. Nos camions sont donc sur les routes - bien encombrées en zone bordelaise. Nos locaux sont situés à proximité de Libourne, un territoire en pleine mutation, aujourd’hui saturé. C’est un axe sur lequel il faudrait revoir les infrastructures, car pour l’instant nous devons passer par de petites routes sinueuses, ou par la rocade bordelaise. Nous sommes également à proximité de la Dordogne, où les infrastructures ne sont pas adaptées. Autre problème récurrent : le pont d’Aquitaine est régulièrement fermé la nuit, ou encombré, et il n’existe pas d’autres voies - ou alors il faut faire le tour entier de la rocade. Par ailleurs, nos flux vont principalement vers Pau, dans les Pyrénées Atlantiques. Nous rencontrons une problématique de taille : la nationale longeant les autoroutes A62 et A65 est interdite au poids lourds - et l’autoroute est hors de prix. L’A65 est l’une des plus chères de France. Nous passons par de petites routes transversales dans les Landes, évidemment moins adaptées que la nationale. C’est une perte de temps conséquente.

Quel est l’impact de la ZFE bordelaise sur vos activités ?

J. A : Pour livrer le centre de Bordeaux, nous avons investi dans des véhicules au GNC. Nous avons signé la charte Objectif CO2 en septembre 2023. Pour aller plus loin, nous travaillons actuellement avec un constructeur afin de proposer à un client des livraisons dans le centre-ville bordelais avec un camion électrique 19T.

 

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