Depuis le début de l’année 2024, la nouvelle filiale Heintz Logistique que Heintz Transports dédie à son métier de logisticien est opérationnelle. « Nous souhaitons développer ce métier. Pour ce faire, il nous est apparu important de mieux analyser et davantage maîtriser les coûts qui y sont liés », justifie Dominique Abisse, le directeur général de Heintz Transports qui forme un binôme, avec André Heintz, à la tête du groupe installé à Saint-Avold, en Moselle. Fort d’une superficie de 36 000 m2 d’entrepôts couverts grâce à la location récente de 15000 m2 supplémentaires, le groupe lorrain va encore se renforcer puisque la construction d’un nouveau bâtiment à Saint-Avold doit porter le total à 51 000 m2 d’ici l’année prochaine. Cette nouvelle extension va participer de l’un des principaux objectifs du projet d’entreprise « Route 2030 » (cf. encadré) de Heintz Transports. Alors qu’à l’heure actuelle, la logistique représente environ 16 % d’un chiffre d’affaires qui a atteint les 25 millions d’euros l’an dernier, ce métier assurera le quart de revenus estimés à 35 M€ à l’horizon 2030. Ce projet prévoit un rééquilibrage des quatre métiers que constituent le transport, la logistique, la location avec chauffeur et l’affrètement, chacun devant à terme contribuer à hauteur du quart des revenus. Depuis une vingtaine d’années, Heintz Transports a entamé une diversification de ses activités qui les a amenés à voir leur métier historique de transporteur à la demande ne plus constituer que 48 % des revenus à date, la location et l’affrètement représentant respectivement 29 % et 7 % du total. « Pour des raisons stratégiques, le projet d’entreprise vise à renforcer la diversification de notre clientèle et à amoindrir la dépendance à l’égard d’un secteur d’activité donné », explique le directeur général.
Deux métiers à développer
Adhérent du groupement Astre depuis 1999, Heintz Transports est structuré autour de trois grandes activités de transport : matières dangereuses, marchandise générale et frigorifique, chacune contribuant respectivement pour 50 %, 40 % et 10 % du chiffre d’affaires transport. Positionné sur le Grand Est, Heintz Transports étend son rayon d’action au Nord, à l’Île-de-France, au Rhône-Alpes et, à l’étranger, à la Sarre ou au Luxembourg. « Notre appartenance à Astre est essentielle. En plus des avantages inhérents aux groupements tels que l’échange de fret ou la politique d’achat, elle permet d’entretenir des échanges permanents et très transparents avec nos confrères astriens lesquels sont utiles sur le plan des compétences, des connaissances, de la prise de décision stratégique », insiste Dominique Abisse. Autre métier à développer, l’affrètement requiert de l’aveu même du dirigeant davantage de temps : « Nous essayons de faire croître notre réseau de partenaires. Seulement, parce que nous ne voulons rien sacrifier à notre cheval de bataille qui a trait à la qualité de nos prestations, les contraintes sont plus importantes ». Afin d’atteindre le chiffre d’affaires visé d’ici à 2030 mais aussi de contribuer au rééquilibrage des métiers, le transporteur de Moselle entend s’appuyer sur ses propres ressources mais n’exclut pas de recourir de nouveau à la croissance externe après avoir respectivement acquis en 2010 puis l’année suivante les transports Peter Schneider (57) et Reinbold (67): « Au moins une reprise pourrait nous permettre de renforcer nos positions notamment dans la logistique ou la location », révèle le dirigeant.
La mise en œuvre du projet « Route 2030 » a également été l’occasion de revoir la gouvernance du groupe et de participer d’une transition managériale. « André Heintz et moi-même avons souhaité faire preuve à la fois d’esprit d’ouverture et de volonté de sécuriser l’avenir de l’entreprise. Au travers d’une plus grande répartition des responsabilités, des missions et des tâches ainsi que de l’adhésions des cadres, le quotidien a été rendu plus dynamique, la prise de décision plus collective », analyse le directeur général. Concrètement, un « copil » (comité de pilotage) a été mis en place il y a deux ans. Celui-ci réunit, outre le binôme de direction, une dizaine de responsables de service. Ces derniers sont eux-mêmes dorénavant secondés par des adjoints. « C’est l’ensemble de nos collaborateurs qu’il s’agit d’accompagner dans des positions de management », avance Dominique Abisse.
La QVT au cœur de la politique RSE
Plus généralement, Heintz Transports a voulu faire de la qualité de vie au travail l’un des axes forts de sa politique RSE. La communication interne a été améliorée par la création d’une newsletter, une salle de sport a été installée d’abord à destination des sédentaires mais ensuite à celle des conducteurs grâce à l’aménagement d’heures d’ouverture en soirée ou les samedis. Politique d’intéressement, système de gratification par des primes de qualité ou encore service de massage à destination du personnel logistique participent par exemple de l’attractivité de l’entreprise. « Nous essayons d’attirer de nouveaux talents mais également de fidéliser notre personnel. Nous veillons à donner les meilleures conditions de travail possibles à nos collaborateurs. A titre d’exemple, le plan de transport repose beaucoup sur des flux aller-retour, sur des circuits qui permettent aux conducteurs de s’organiser et pour beaucoup d’être chez eux un jour sur deux », détaille le dirigeant.
Le choix du B100
La transition énergétique et les préoccupations environnementales figurent également au menu du projet d’entreprise. Ainsi, les entrepôts logistiques se sont vus en partie dotés de toits photovoltaïques. L’année 2024 marque d’ailleurs une étape importante puisqu’au terme de l’année en cours, 20 % du parc moteur devrait rouler au B100. « Notre réflexion a été longue. Car notre choix a été dicté par des considérations liées à l’exploitation. Nous cherchions la solution la moins contraignante tout en étant soucieux du meilleur rapport qualité-prix », explique Dominique Abisse. Le dirigeant n’exclut pas d’autres solutions à l’avenir : « Chaque renouvellement est également guidé par l’adaptation aux besoins de nos clients. Voir presque la moitié de notre flotte rouler au B100 ne devrait pas être un objectif trop difficile à atteindre. Par la suite, il faudra envisager les moyens de voir la part du gazole continuer de diminuer », souligne-t-il. Comptant sur son parc des moteurs des marques Daf, Mercedes et Volvo, le transporteur ne se veut pas exclusif. Ses choix sont guidés par la qualité des produits et des services, l’avis de conducteurs référents étant systématiquement sollicité : « La qualité est là aussi un point crucial. Avant chaque renouvellement nous procédons à des tests ». C’est également dans l’optique d’une stratégie de qualité que l’atelier intégré qui emploie trois personnes est maintenu : « Notre atelier est indispensable en termes de réactivité afin d’assurer un
Repères
Siège : Saint-Avold (57)
Chiffre d’affaires 2023 : 25 M€
Effectif : 200 salariés dont 130 conducteurs
Parc : 300 cartes grises dont 125 moteurs
Activités : transport (marchandises générales, frigorifique, matières dangereuses), logistique, location avec chauffeur, affrètement
Un projet d'entreprise pour 2030
"Route 2030". Tel est l’intitulé du projet d’entreprise que Heintz Transports a commencé en 2020 afin de faire évoluer le groupe. Ce projet est associé à l’ambition de « transformer l’entreprise par et pour nos clients et nos collaborateurs dans le respect de la terre de nos enfants ». Il a été conçu à partir des missions de l’entreprise, de ses valeurs, des défis qu’elle doit relever et des promesses adressées aux différentes parties prenantes (salariés, clients, fournisseurs, etc.). « Route 2030 » est articulé autour de quatre axes stratégiques : le rééquilibrage en matière de contribution au chiffre d’affaires global des quatre métiers, la valorisation du capital humain, la consolidation des compétences clés, la dimension sociétale et environnementale.
