En mars, tout était prêt pour amorcer la phase de changement de nom de la société GLS, mais la crise sanitaire en a décidé autrement. Fondés en 2001 par Joël et Eve Gonzalez, les transports GLS – rebaptisé Goëvia – sont aujourd’hui gérés par leurs trois fils : Benjamin, l’aîné et président, Maxime, chargé de l’unité de Cestas (Gironde), et Victor, chargé des opérations digitales. Ce transporteur livre de la marchandise générale, des biens de consommation manufacturés, surtout dans la Région Nouvelle-Aquitaine. Son site de Vayres, au nord de la Gironde, accueille la plateforme régionale Volupal, sur laquelle les adhérents du réseau palettes d’Evolutrans viennent enlever du fret. La société, qui connaît une croissance constante depuis sa création, a perdu 1,5 M€ de son chiffre d’affaires lors de la crise sanitaire, avec 60 % de baisse dès la première semaine. Le premier mois a été consacré à la mise en place du protocole sanitaire. « Notre responsable qualité a tout géré : affichage, approvisionnement de masques, de gel hydroalcoolique, protocole de confinement, actualisation des protocoles de sécurité, raconte Benjamin Gonzalez. Nous avons immédiatement fermé notre site de Cestas pour concentrer nos activités girondines sur celui de Vayres. Nous avons isolé certaines personnes pour former des binômes de polyvalence et anticiper des plans de continuité tant sur l’activité que sur le plan sanitaire. Heureusement, nous n’avons eu aucun cas avéré de Covid-19. » Pendant le confinement, 80 collaborateurs sur 200 étaient en activité partielle. Les clients ont repris progressivement à la cinquième semaine. Un contexte de tension peut aussi générer un contexte d’opportunités, au niveau commercial ou organisationnel. Pendant cette crise, l’équipe dirigeante a lancé des audits sur divers sujets. « Notre DAF a, par exemple, élaboré un tableau de bord de rentabilité à la journée. Nous avons créé de bonnes pratiques, des outils de mesure pour l’avenir. Et nous avons découvert le travail en visioconférence : cela permet de constater que l’on peut travailler efficacement sans forcément se déplacer », détaille Benjamin Gonzalez, qui siège par ailleurs au Comité d’Administration de Volupal.
Goëvia livre les supports palettisés de gros industriels du retail. Le réseau Volupal est utilisé pour expédier les marchandises partout en France. L’entreprise a rejoint le groupement Evolutrans dès 2004, intégrant ainsi la solution Volupal pour le transport des lots d’une à six palettes. En 2008, les Transports GLS se sont associés aux Transports Lhéritier pour créer LGT IDF (Logistique Groupage Transport), une filiale en région parisienne, à Rungis. Fin 2011, une seconde filiale LGT (Lhéritier Gonzalez Transports) est créée en Midi-Pyrénées. En 2015, l’entreprise agrandit son siège historique de Vayres, qui atteint 34 portes à quai sur 4 000 m2. En 2015 également, un nouveau dépôt ouvre à Cestas, au sud de l’agglomération bordelaise. Cette double implantation Nord/Sud Gironde permet notamment à la société de contenir les effets de congestion de la métropole bordelaise (35 % de taux de congestion, 156 heures en moyenne par an, par véhicule). Ce site offre un accès direct vers les Landes et le Pays basque, mais aussi le sud de l’Europe. Une troisième entité est implantée à Tonnay en Charente-Maritime, avec 1 500 m2 de transit et 13 portes à quai. En parallèle, au fil des années se pose la question de la transmission : il a fallu dimensionner la société pour accueillir trois dirigeants. À partir de 2011, le portefeuille clients évolue pour atteindre un revenu plus conséquent. Les trois fils du couple, élevés dans les valeurs du travail et de l’entrepreneuriat, ont chacun intégré progressivement la société après des études de commerce, et l’ont reprise officiellement en 2015. Tous sont associés, à différents pourcentages, au capital de Goëvia et de la start-up Bary, fondée par Victor Gonzalez, et qui porte une application visant à développer le commerce connecté des transporteurs (voir l’OT n° 3030). La nouvelle équipe dirigeante a mis en place une gouvernance collaborative, créant entre autres un comité de pilotage qui regroupe les cadres intermédiaires volontaires de la société. Ce comité se réunit sur des sujets transverses. Il est autonome dans ses taches. Il a notamment été missionné pour travailler sur le changement de nom, en collaboration avec un prestataire extérieur. En évoluant ces dernières années, les transports GLS se sont retrouvés confrontés à de fréquentes confusions avec le transporteur de colis GLS. « Nous recevons jusqu’à 50 appels par jour pour eux, souligne le dirigeant. Autant vous dire que tous nos collaborateurs avaient la volonté de faire évoluer le nom. ’Goëvia“ est la contraction du nom de famille Gonzalez, des prénoms de nos parents, Joël et Eve. ’Via“ symbolise le chemin. Nous devions communiquer sur cette évolution en mars, car cela correspond à un moment où nous souhaitions renouveler beaucoup de matériel. Les nouveaux camions passent actuellement au flockage, et le site Internet est en construction. Mais cette crise a mis de l’inertie sur ce sujet. Nous espérons que tout sera prêt en septembre. Au total, c’est un investissement proche de 70 000 euros, flockage inclus. »
Le chiffre d’affaires 2019 du transporteur s’élevait à 21,5 M€ (15,8 M€ en 2015). La distribution alimente près de 54 % du revenu. Le solde est constitué à 27 % par le lot technique (livraison en sas la nuit), à 12 % par la messagerie colis (pour Rexel, Sonepar, Miele), à 4 % par la logistique et le quai (plateforme Volupal) et à 3 % par l’affrètement. Avec une activité de quai forte, l’entreprise compte une équipe de manutention conséquente. À Vayres, 1 000 palettes s’échangent tous les soirs pour le compte de Volupal et de ses 25 partenaires membres. L’international compte pour 8 % du chiffre d’affaires. L’entreprise s’appuie sur son maillage pour organiser le groupage technique de gros voituriers étrangers. « Nous attirons par ce biais des volumes que l’on ne savait pas capter commercialement auparavant, souligne Benjamin Gonzalez. Cela devient compliqué pour les voituriers étrangers de gérer les livraisons sur les grosses métropoles françaises. Chez nous, les deux personnes chargées de l’entretien du portefeuille des partenaires étrangers parlent six langues. » L’entreprise dénombre 163 cartes grises pour 100 conducteurs. Côté flotte, elle dispose de 6 VL, dont trois camions de 7,5 tonnes hybrides (électrique/thermique). Certains sont équipés de caisse Solight, une carrosserie en matériaux composites permettant un gain de charge utile conséquent. En 2018, le groupe GLS a opté pour le Fuso Canter Eco-Hybrid de Mercedes et l’a fait équiper d’une caisse Solight. Ce premier véhicule du genre en France livre le magasin Decathlon dans le centre de Bordeaux. La flotte compte également 16 porteurs de 12 à 19 tonnes, 52 tracteurs et 90 remorques (frigo, bâché, city liner…).
Le parc est équipé à 60 % de véhicules Renault, 20 % de Mercedes et 20 % de DAF. Outre un renouvellement conséquent du parc cette année, l’un des projets du groupe, plus lointain, consiste à emménager dans un bâtiment plus moderne et plus spacieux à Vayres, afin de poursuivre son développement.
• Siège : Vayres (33)
• CA 2019 : 21,5 M€
• Effectifs : 200 salariés
• Parc : 52 tracteurs, 86 remorques, 6 VL, 16 porteurs
• Activités : marchandises générales