Le groupe Lhoist compte seize sites de production dans l’Hexagone qui autorisent une proximité géographique avec la clientèle répartie sur l’ensemble du territoire français. Le groupe belge, dont l’activité de transport est historiquement fondée sur le recours à la route, fait acheminer ses produits en vrac ou conditionné, en solide ou en liquide, par citerne ou par benne. La chaux est un produit qui se stocke sur des temporalités courtes et qui est sensible à l’humidité. « Compte tenu des caractéristiques de nos produits, les transporteurs avec lesquels nous travaillons doivent être réactifs », avertit Antonin Mercier, le responsable logistique et administration des ventes de l’Europe du Sud, qui comprend, outre la France, l’Espagne et le Portugal. L’organisation logistique, grâce aux nombreux sites de production, est décentralisée ; elle s’appuie sur deux services, d’un côté la logistique en charge de l’achat de transport, de l’autre l’administration des ventes qui affrète pour répondre aux besoins quotidiens.
Un important réseau de transporteurs
L’une des spécificités de Lhoist tient au nombre de transporteurs auxquels le groupe recourt, entre 120 et 150. « Le transport fait partie intégrante du service offert à nos clients. Nous travaillons aussi bien avec de grands groupes qu’avec de petites PME régionales voire locales, ce qui nous permet de disposer d’une force de frappe mais surtout d’être flexibles et rapides », détaille Antonin Mercier. Conséquence de cette spécificité, le kilométrage moyen de livraison oscille entre 150 et 200 kilomètres. Si le coût constitue un critère de sélection, il est loin d’être le seul : « Nous cherchons à trouver le meilleur service de transport au meilleur coût à la fois pour Lhoist et pour nos clients. Surtout, nous concevons nos relations aux transporteurs sous la forme de partenariats à long terme, ce qui suppose de l’engagement et de la fidélité de la part des deux parties. Développement durable, qualité de la prestation, sécurité sur nos sites et ceux de nos clients, image véhiculée sont déterminants quant à notre choix d’un partenaire. En échange, nous offrons de la stabilité et de la visibilité ».
Du transport ferroviaire, fluvial et même maritime
Même si 60% des volumes sont acheminés par la route, Lhoist a une culture du report modal. Dès 2005, a été mis en place le premier train de fret privé entre l’Est de la France et l’Allemagne. Le groupe belge développe également le fluvial ou le maritime qui représente entre 15 et 20% des volumes, pour l’exportation vers le Nord de l’Europe au départ de la France ainsi que du Portugal. Sur route, Lhoist est ouvert aux tests: « Nous sommes motivés pour tester des solutions nouvelles. L’essentiel de nos efforts porte à l’heure actuelle sur les biocarburants, en attendant un développement de l’offre en électrique ou en hydrogène qui pourra être adapté à nos contraintes », explique Antonin Mercier. Les alternatives énergétiques ne sont pas les seuls axes de décarbonation promus par Lhoist est ses partenaires transporteurs. « Nous sommes attentifs à l’éco-conduite, au renouvellement du parc ainsi qu’au taux de remplissage. Depuis l’été 2023, une démarche de groupage des petites livraisons s’est mise en place à grande échelle sur l’Ouest de la France. Elle a déjà permis de réduire de 30% les émissions de CO2 sur les trajets concernés », détaille le responsable. Ceci est rendu possible par l’utilisation de citernes compartimentées. « Cette démarche porte ses fruits ; nous comptons la déployer à plus grande échelle », se félicite-t-il.
Lhoist travaille de son côté à l’amélioration des conditions d’accueil des transporteurs dans ses usines. Le groupe belge mène aussi des discussions pour développer plus spécifiquement le rail-route ou le barge-route. En 2025 doit être mis en place du flux ferroviaire en électrique entre deux sites de l’Est de la France et deux sites de la Sarre. « Toutes les parties concernées peuvent participer à l’attractivité du secteur du transport, raison pour laquelle nous accompagnons le plus possible nos partenaires », conclut Antonin Mercier.