L’Officiel des transporteurs: Quel premier bilan de l’activité dressez-vous en tant que président l’OTRE Île-de-France pour l’année 2023?
Alexis Gibergues: Un net ralentissement en terme de volumes a été enregistré au dernier trimestre de l’année. Celui-ci est dû à l’inflation généralisée et à la hausse des coûts. L’ensemble des adhérents de l’OTRE Île-de-France, qui sont pour l’essentiel des PME et des TPME, a été touché, et ce quelque soit le métier. Cela s’est notamment traduit par une contraction du carnet de commande. Cela impacte la santé financière d’entreprises qui sont très sensibles à la conjoncture. Jusqu’à l’été, l’activité avait encore été soutenue grâce à un rattrapage consécutif à la crise du Covid-19.
L’O.T.: Comment voyez-vous l’année 2024?
A.G.: Tout d’abord, on peut être satisfait d’avoir obtenu, avec les autres organisations professionnelles, un statu quo en matière de TICPE alors que le projet de loi de finance 2024 prévoyait initialement la suppression progressive du taux réduit de la TICPE. Il n’y aura donc pas de pression fiscale supplémentaire sur ce plan. Avant d’envisager toute nouvelle évolution, il nous semble nécessaire de considérer la situation des autres pays européens et l’effectivité du déploiement des énergies alternatives. Le TRM étant connecté à l’ensemble des activités, nous abordons avec inquiétude et doute l’année à venir. Nous espérons que les pouvoirs publics vont avoir pour objectif de préserver et de protéger nos entreprises. L’OTRE souhaite donner la primauté aux indicateurs CNR de sorte que les évolutions de coût puissent être répercutées le plus rapidement possible, ce d’autant que les hausses sont structurelles et durables.
L’O.T.: Comment appréhendez-vous l’année 2024 dans une région qui va passer plusieurs semaines à l’heure olympique?
A.G.: Les JO de Paris constituent une formidable opportunité, une vitrine, et représentent un fort potentiel d’activité. Il s’agit de saisir la balle au bond, d’adopter une attitude participative. Ceci dit, en matière d’organisation du transport et de la logistique, de vraies questions ont encore à être tranchées. Nous attendons des réponses et avons maintenant bon espoir d’en obtenir assez rapidement. On sait que des flux vont être déportés et que des flux prioritaires seront définis mais l’on ne sait pas encore lesquels.
L’O.T.: Que pensez-vous du déploiement des ZFE en Île-de-France?
A.G.: Il existe un consensus aujourd’hui à propos sur le plan nationale quant au déploiement de ces ZFE, à savoir à partir de règles communes, réalistes et pratiques. Mais il convient de passer de ce consensus autour d’un principe à une application dans la réalité, à chaque niveau, dans les agglomérations concernées. Il nous semble qu’il convient aussi d’élargir le point de vue en s’intéressant à ce qui se passe au niveau européen.
L’O.T.: Les transporteurs franciliens font régulièrement état de difficulté de circulation et de stationnement dans Paris. Quelle est votre position sur ce sujet?
A.G.: Il s’agit d’un point critique. Les règles appliquées à la circulation et au stationnement dans Paris devraient être différentes pour les professionnels de la route et les autres usagers. Elles devraient être au service des premiers car il en va du dynamisme à la fois de nos entreprises et de nos territoires. A l’heure actuelle, on est très loin du compte. Cela s’explique probablement par l’enchevêtrement administratif qui a pour corollaire un manque d’harmonisation entre les communes. De ce point de vue les JO 2024 constituent une opportunité de rationalisation unique et par conséquent à saisir afin de remettre à plat ces règles.