Le 20 juin dernier, Bpifrance annonçait les 27 entreprises du transport routier de marchandises et de voyageurs retenues pour faire partie de la première promotion de l’accélérateur transport routier. Accompagnées pendant 18 mois, elles bénéficient d’un programme articulé autour de trois principaux axes : le conseil, la formation et des rencontres de filière. « Qu’il s’agisse d’un accélérateur sectoriel constitue une véritable valeur ajoutée », observe David Darrieussecq, le gérant du transporteur éponyme. « Nous développons de nombreux liens entre confrères en partageant nos expériences et nos problématiques, ce qui est toujours intéressant », poursuit-il. « Alors que nous sommes installés sur des territoires différents et que nous n’exerçons pas forcément les mêmes métiers, nous avons affaire à des problématiques similaires. Les appréhender ensemble afin de continuer de progresser est très bénéfique et permet une ouverture d’esprit », complète Gilles Granger, le gérant des Transports Granger.
De premiers effets
« Nous avons pu bénéficier d’un diagnostic à 360 degrés qui nous a offert une belle vision de l’entreprise et permis d’identifier des points sur lesquels travailler. Sur un plan opérationnel, nous nous sommes rendu compte de besoins à la fois d’amélioration et d’optimisation. Depuis la mois de décembre, nous avons en conséquence fait appel à un consultant référencé Bpifrance », révèle David Darrieussecq. « Des sujets très importants comme la gestion de trésorerie sont abordés avec des outils ou un œil différents, beaucoup de professionnalisme et de rigueur. Le dernier séminaire, au mois de décembre, a notamment porté sur la manière de financer le développement, par exemple en faisant entrer un nouvel associé au capital tout en s’interrogeant quant au profil recherché. Dans notre secteur, une telle option n’est pas la plus répandue. Sans forcément apporter des solutions, l’accélérateur peut initier ou faire accélérer une réflexion », rapporte Gilles Granger.
Des collaborateurs investis
Outre l’investissement financier, participer à cet accélérateur requiert du temps. David Darrieussecq fait état de deux journées par trimestre, en présentiel. Gilles Granger reconnaît qu’un temps de préparation de deux à trois heures avant chaque rendez-vous est nécessaire. « Les journées sont intenses mais, tant en amont qu’en aval, il est possible de s’appuyer sur une plateforme mise en place par Bpifrance sur laquelle sont disponibles différents supports comme des vidéos ou des interviews. Celle-ci est tout simplement fantastique ». Le transporteur d’Île-de-France se félicite de plus de « l’ambiance et de l’énergie dégagée lors des rencontres ». Les deux transporteurs reconnaissent aussi l’adaptabilité de Bpifrance qui a su reconnaître un manque de correspondance entre une thématique de transition écologique et le secteur. Des collaborateurs des entreprises peuvent participer à l’accélérateur. David Darrieussecq a ainsi déjà été accompagné de Grégory Marty, directeur général de Bleu Modal (64) qui est spécialisé dans le combiné rail-route et dont David Darrieussecq est également président. De son côté, Gilles Granger a identifié deux sessions à venir auxquelles il compte associer à tour de rôle deux responsables.
« Notre participation à l’accélérateur a déjà donné un nouveau souffle à des projets laissés de côté. Plus généralement, elle sensibilise en interne et augmente un peu la confiance en l’avenir », remarque David Darrieussecq. Gilles Granger est lui aussi d’ores et déjà convaincu par l’impact à l’intérieur de l’entreprise. Il retient en outre une prise de conscience : « À titre individuel, je dois aussi me former à de nouvelles idées et de nouvelles visions. Il est primordial de dédier du temps à la formation de l’équipe dirigeante ».