Transports Derocq (85): 20 ans au compteur

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Damien Derocq Transports Derocq

Damien Derocq, directeur général des Transports Derocq, ambitionne un chiffre d'affaires de 9 M€ en 2024.

Crédit photo Florence Falvy
L’heure est venue pour les Transports Derocq de fêter leurs 20 ans d’existence. Une nouvelle décennie qui voit la concrétisation de nouveaux projets alors que les investissements se poursuivent dans le but de gagner en compétitivité tout en réduisant leur empreinte carbone.

Le 26 avril prochain, les Transports Derocq, localisés en Vendée, vont souffler leur vingtième bougie. L’occasion de réunir les équipes ayant participé au développement de cette entreprise, mais aussi ses clients et fournisseurs. « C’est un gros cap ! » lâche Damien Derocq, à l’origine de cette aventure entrepreneuriale, qui invite 400 personnes pour l’occasion. Le fil conducteur de cet événement : « aller de l’avant. »

Retour sur sa trajectoire

Un slogan qui reflète assez bien l’optimisme avec lequel le transporteur pilote son affaire. Malgré « des hauts et des bas » qui ont jalonné ces vingt dernières années. Quand il regarde dans le rétroviseur, il éprouve une certaine fierté. « J’ai arrêté mes études en 5e. Après un CAP mécanicien auto, j’ai fait mes armes en régional un an chez Gaudin, puis cinq années chez Interplume, à sillonner les routes internationales. Ce qui me plaisait, c’était de rouler et de voyager vers des pays différents en Europe », se souvient-il. Il décide alors de se mettre à son compte, reprend un Bac pro transport à l’âge de 28 ans et obtient sa capacité de transport indispensable pour créer son entreprise. Laquelle voit le jour le 1er avril 2004 à Saint-Georges-de-Montaigu, sur ses terres natales en Vendée.

En 2008, surgissent les premières difficultés. Son entreprise individuelle est fragilisée par la perte d’un gros client. « J’ai alors pensé à tout arrêter », confie-t-il. Mais l’arrivée de nouveaux clients lui permet d’aller de l’avant, Il signe avec son premier client direct, la société voisine Elva Menuiseries, pour qui il assure l’acheminement de fenêtres. « C’était un peu mon parrain. » Le développement de celle-ci lui permet l’embauche de son premier conducteur. L’année d’après marque le passage en SARL.

Au gré d’opportunités et à la demande de son client TLV, il se diversifie tout d’abord dans la logistique en 2011 avec la création de la société Stockage Multi Industries et l’achat d’un bâtiment de 2 800 m2 à Saint-Georges-de-Montaigu. De quoi gagner en visibilité. « Les demandes ont alors afflué. J’ai fait du volume et du chiffre d’affaires. » Son équipe se structure peu à peu et, en 2014, elle dépasse le seuil des 10 salariés. Puis vient le premier rachat. Deux ans plus tard, il reprend la société vendéenne Revelaud avec ses huit employés, spécialisée dans l’événementiel. L’occasion de se développer au national. Et l’année d’après, c’est la société SVPM, qui souhaite externaliser une partie de son transport, qui lui fait confiance. En 2018, l’effectif dépasse les 50 salariés. Il enchaîne avec la création de son garage poids lourds ABR Services, le rachat des Transports Soulard (85, Cugand) et l’intégration de 12 nouveaux salariés. « L’entreprise s’est alors diversifiée dans le camion-grue et le plateau. » En 2023, il obtient le label Ambassadeur de l’emploi du transport et de la logistique, une belle récompense pour ses efforts en matière de ressources humaines.

1,5 M€ dans un nouveau siège social

Aujourd’hui, Damien Derocq pilote une équipe de 80 salariés (dont 70 conducteurs) avec une flotte de 70 moteurs et 90 remorques (90 % de DAF), et possède un portefeuille d’une cinquantaine de clients réguliers. Le transporteur autodidacte n’est pas peu fier de montrer son dernier achat : un camion-grue pour le transport de modulaires et de charpente. « Il a une portée de 17 m et peut soulever en bout de flèche jusqu’à 2,82 t ! » s’exhale-t-il. Et c’est aussi avec beaucoup d’enthousiasme qu’il fait visiter ses locaux flambant neufs, où l’entreprise a pris ses quartiers en janvier dernier après un an de travaux. Le bâtiment, qui a nécessité une enveloppe de 1,5 M€, s’étale sur 3 100 m2, dont 2 000 m2 dédiés au stockage et 500 m2 au garage. « Nous avons rapatrié ici les activités qui étaient jusqu’alors à Cugand (garage et exploitation). Cela nous évite des allers-retours entre les deux structures et ce sera moins onéreux à entretenir. Une partie du personnel a suivi, ce qui a permis de favoriser la cohésion d’équipe. Seuls huit conducteurs utilisent encore l’ancien site (11 000 m2) équipé d’une station de lavage. Mais il sera à terme loué ou vendu. »

Amorcer le virage de la transition énergétique

Désormais, Damien Derocq se tourne vers l’avenir. Un futur qui sera, selon lui, plus vertueux. Tel un précurseur, le transporteur, qui a obtenu le label Objectif CO2 en juin 2023, a déjà investi dans un premier poids lourd converti à l’hydrogène en collaboration avec e-Néo, en attente d’homologation. « Cette société a été rachetée par le groupe vendéen Vensys. Pour l’heure, nous attendons que la feuille de route se dessine. Ce projet est donc en stand-by », explique-t-il. Désormais, il amorce le virage de la transition énergétique en se tournant vers l’électrique, avec l’acquisition de quatre premiers camions électriques Renault et Mercedes, moyennant une enveloppe globale de plus de 1,4 million d’euros. « Un premier véhicule arrivera le 15 avril prochain, avant deux autres en juillet et un quatrième début 2025. Les investissements dans ce domaine se poursuivront au gré des besoins. Car il faut que les clients soient au rendez-vous et acceptent de payer un surcoût. »

« Aujourd’hui, nous préparons 2025 »

Concernant les perspectives, Damien Derocq table sur 9 M€ de chiffre d’affaires cette année pour l’activité transport, contre 8,4 M€ lors de l’exercice précédent. Un objectif peut-être un peu ambitieux, reconnaît-il, dans le contexte actuel. « Nous les atteindrons davantage en 2025 », rectifie-t-il, avec prudence. Car en ce début d’année, l’activité est en perte de vitesse. « En janvier, les volumes ont reculé de 10 %. Une baisse qui se poursuit en février. Tous les secteurs (tautliner, grue, plateau…) sont affectés », constate le patron. Cet optimiste est malgré tout convaincu que cette zone de turbulence est passagère. « Si le bâtiment va mal, la rénovation, elle, se porte bien. Mais 2024 sera une année compliquée. La visibilité se fait pas à pas, jour après jour. Je pilote la société à vue. Il est donc difficile de se projeter. Quand on gère une entreprise, rien n’est jamais gagné. Il faut toujours se remettre en question. Aujourd’hui, nous préparons 2025. » Une stratégie qui passera notamment par plus de communication pour « mieux valoriser [leur] démarche RSE », mais aussi par une nouvelle organisation. « Je vais notamment me délester de la partie commerciale pour me consacrer au développement de l’entreprise. » Une manière pour lui d’aller toujours de l’avant.

Repères

Siège : Saint-Georges-de-Montaigu (85)

Activités : Transport (tautliner avec chariot embarqué, plateau, camion-grue…) et logistique

Effectif : 80 salariés

Parc : 70 moteurs et 90 remorques

Chiffre d’affaires 2023 : 8,4 M€

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