La dématérialisation dope le marché

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Pour aider les entreprises à faire face à la hausse des coûts et aux évolutions réglementaires, les éditeurs proposent des logiciels de paie qui leur apportent des gains de productivité à tous les étages. Tour d’horizon.

L’optimisation et le pilotage des processus par les logiciels de gestion de paie n’ont jamais été aussi indispensables, et ce, dans un contexte de changements conventionnels, légaux et réglementaires. Sans compter l’augmentation des coûts du personnel de conduite. Entre janvier 2023 et janvier 2024, la hausse s’élève à 6,6 % pour la longue distance et 6,5 % pour le régional, selon le Comité national routier (CNR), générée par l’augmentation des salaires (5,4 %) liée à l’accord conclu en octobre 2023 (l’arrêté gouvernemental du 19 décembre 2023). À cela s’ajoutent la hausse des taux de cotisation employeurs (2 %), la diminution de l’allègement Fillon (4,3 %) et la hausse des indemnités de frais déplacement (5 %).

Dans ce tourbillon, les éditeurs de logiciels de paie jouent un rôle stratégique pour aider les entreprises du transport routier de marchandises (TRM) à se conformer aux évolutions réglementaires, tout en optimisant la gestion de la paie. Parmi les acteurs de ce marché qui compte près de 200 solutions opérées majoritairement dans le Cloud par plus d’une trentaine d’éditeurs, on retrouve d’un côté les grands généralistes comme ADP, Cegid, Payfit ou Sage. Et, de l’autre, des éditeurs verticaux, dont certains ont une offre dédiée au TRM, à l’instar d’Isipaye, STS Solutions RH, Cresus Edition ou encore La Paye Transport. Ces deux derniers utilisent d’ailleurs le logiciel de Silae, l’un des gros éditeurs du marché qui couvre plus de 800 conventions collectives, dont, bien sûr, celles du transport.

Miser sur les API

Parmi les généralistes, ADP est leader mondial avec un million de clients dans 140 pays, soit 41 millions de salariés payés. L’entreprise compte 63 000 salariés dont 2 100 collaborateurs en France. Trois millions de salariés y sont payés chaque mois au travers d’une solution d’ADP. Dont 220 000 bulletins de paie sous convention collective des transports routiers et activités auxiliaires du transport. « Notre métier, c’est de gérer la complexité de la paie, de l’administration RH, la gestion des temps, du reporting et de l’analyse des données… pour que le client n’ait plus qu’à se concentrer sur son métier, explique Nathalie Gasset, responsable marketing produit chez ADP pour la France et la Suisse. L’entreprise fournit, entre autres, des solutions pour les livreurs sous-traitants d’Amazon. Nos contrats commencent à onze personnes, même si certains clients n’ont qu’un seul salarié. » Bien sûr, l’opérateur américain garantit la conformité réglementaire des bulletins de paie, y compris pour les métiers de spécialités du TRM comme la logistique ou le déménagement. Aussi bien en courte ou longue distance, en CDD ou CDI. « Nous gérons aussi la dégressivité de la déduction forfaitaire spécifique des frais professionnels pour les conducteurs qui était de 20 % en 2023 et disparaîtra en 2035 », ajoute Nathalie Gasset. Ajoutons que, grâce à des interfaces de programmation d’application (API), les solutions d’ADP se connectent aux systèmes de gestion du transport (TMS) afin de récupérer les données de prépaie et de calculer ensuite les bulletins de paie. Toujours à travers les API, ADP peut se connecter à des bourses de fret ou à des plateformes de visibilité des transports.

Interfaçage avec l’informatique embarquée

Outre les nouvelles dispositions de la convention collective du TRM, les éditeurs de paie intègrent des évolutions législatives qui, pour certaines, vont affecter les entreprises du TRM. À commencer par le calcul de l’indemnité de congés payés en cas d’arrêt maladie (lire l’encadré « 3 questions à ») imposé par la loi n° 2024-364 du 22 avril 2024 portant diverses dispositions d’adaptation au droit de l’Union européenne. « Pour un salarié absent pendant un an, ce nouveau mode de calcul peut représenter l’équivalent de quatre semaines de travail », soulève Sabrina Lasfer, directrice juridique grands comptes et stratégies chez Social transports solutions (STS), filiale du groupe RAS Intérim, qui propose une solution de système d’information des ressources humaines pour la gestion et le pilotage des données RH. Adoptée par quelque 700 entités juridiques, son offre accessible en ligne s’étend de la gestion des temps jusqu’à l’optimisation sociale en passant par la paie et la prépaie. Ses clients peuvent soit produire eux-mêmes leur paie, soit se faire accompagner par des experts de STS. Une aide précieuse pour bénéficier de l’exonération de la cotisation patronale due au titre du versement mobilité. « Nous avons mis en place une solution spécifique qui consiste, entre autres, à interfacer notre solution avec l’informatique embarquée de nos clients. De quoi légitimer leurs exonérations, tout en les déchargeant d’un suivi contraignant », indique Sabrina Lasfer.

Coffre-fort numérique

Autre évolution, les modifications apportées en 2023 au calcul de la déduction forfaitaire spécifique qui « améliore la rentabilité des entreprises et le net à payer », souligne Anne-Charlotte André-Serfaty, dirigeante associée de la Paye Transports. À l’instar de ses concurrents, l’entreprise propose deux solutions. Un service d’externalisation de la paie et un accès à son logiciel de paie éponyme. Comme ses concurrents, l’éditeur contribue à digitaliser les processus liés aux ressources humaines. Ainsi, sa plateforme RH donne-t-elle accès aux statistiques du bilan social et des bilans individuels, la gestion électronique de documents et la dématérialisation des congés payés à partir d’un portail dédié. Depuis 2022, l’éditeur propose aussi un coffre-fort numérique qui renferme les fiches de paie téléchargeables par les salariés. 20 % de ses 600 clients ont déjà sauté le pas. Intérêt pour le service RH, il n’a plus à imprimer les bulletins et à les mettre sous pli. De quoi réaliser des économies de temps et de frais postaux, sachant que, dans les entreprises de plus de 75 salariés, le gestionnaire de paie peut passer deux heures trente à imprimer les bulletins, à les mettre sous pli et les affranchir. Sans compter les coûts d’impression et d’affranchissement. Avec la solution de coffre-fort, tout se fait en un clic et il peut même y joindre d’autres documents, comme le contrat de travail, la synthèse d’activité, les heures supplémentaires, etc.

Aujourd’hui, ces solutions ont le vent en poupe. En témoigne Digiposte qui compte parmi ses partenaires ADP, Sage ou Sopra Steria. « Notre offre intéresse les entreprises de transport routier de marchandises dans la mesure où les documents sont faciles d’accès pour les conducteurs routiers qui sont souvent éloignés de leur siège social, indique un de ses porte-parole. Ces collaborateurs accèdent ainsi à leurs bulletins de paie et autres documents RH à tout moment et de n’importe où, directement depuis leur Smartphone ou leur tablette. » En outre, la dématérialisation garantit la sécurité et la confidentialité des documents, réduisant ainsi le risque de perte ou de vol des documents papier. Autre avantage, le salarié pourra conserver son coffre d’un employeur à l’autre.

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