La livraison de marchandises représente jusqu’à 25 % des émissions de CO2 dans certaines villes. Ces dernières ont désormais la possibilité de créer des zones à faibles émissions où seuls rentreront les véhicules capables de montrer patte verte. Les Jeux Olympiques de Paris 2024 constitueront la première expérimentation à grande échelle de cette révolution urbaine. Mais la mise en place de ces ZFE impose de nombreux changements, notamment chez les transporteurs. Et force est de constater que ces derniers disposeraient de peu, voire d’aucune information. C’est ce qu’il serait ressorti d’une table ronde organisée par le groupement HEC Transports et Mobilités sur le thème « Les JO 2024 sont-ils une grande répétition à la mise en place des ZFE à Paris ? ». Jérémy Cohen Boulakia, directeur général de VIR by Jacky Perrenot, qui y a assisté, est revenu sur cet échange : « À ce stade, il n’y a aucune information officielle et concrète. Mais, malgré ce manque de visibilité, les entreprises doivent se préparer à cette révolution urbaine. Par conséquent, celles qui étaient présentes (DHL Express, GLS France, Groupe La Poste) ont expliqué qu’elles développaient chacune leurs solutions de leurs côtés. » D’après lui, les transporteurs doivent aussi composer avec un calendrier des vignettes Crit’Air qui est souvent bousculé. Mais, d’après le patron, le fait que la Métropole du Grand Paris ait décidé de repousser l’interdiction des Crit’Air 3 après les Jeux Olympiques ne change en rien sa stratégie.
« Notre principal axe de transformation chez VIR by Jacky Perrenot : la transition énergétique de notre parc de véhicules. Nous avons enclenché le verdissement de la flotte en 2010 avec du bioGNV puis, fin 2020, avec l’électrique. D’ici à la fin de l’année, 50 % de nos livraisons seront réalisées avec des énergies alternatives. Et notre objectif est que près de 70 % de notre flotte soit “green” à horizon fin 2024. Nous avons très fortement accéléré l’investissement en 2023 avec l’acquisition d’une soixantaine de véhicules électriques pour les courtes distances, ce qui nous permettra de totaliser quasiment 80 modèles à la fin de l’année. En parallèle, nous disposons d’une centaine de véhicules alimentés au bioGNV pour les zones périurbaines et rurales. » Jérémy Cohen Boulakia se dit donc confiant pour circuler dans les secteurs de livraisons concernés par des ZFE. « De notre point de vue, ce dispositif va permettre de tirer la profession vers le haut. » Si, d’après lui, l’entreprise se verra confrontée, dans un premier temps, à des contraintes opérationnelles, très vite, la volonté est de les transformer en opportunités « pour faire la différence ».