« Le but de ce webinaire va être de débuguer ce qu’est une ZFE-m, en quoi cela consiste et comment faire pour que cela ne soit pas un frein à votre activité », a introduit Raphaël Bonnin, directeur commercial de Gaz’up. Ce réseau de stations de gaz pour les professionnels organisait un webinaire qui s’est déroulé le 21 septembre pour une trentaine de participants. La conférence – intitulée « Zones à faibles émissions : roulez-vous en terre inconnue ? Où en êtes-vous ? », en co-animation avec Sandrine Cuyeu, fondatrice dirigeante de Mobi Akademy, a permis de faire un point sur l’historique des ZFE-m, leurs objectifs et développement dans l’hexagone mais elle a aussi été l’occasion pour Raphaël Bonnin d’annoncer le lancement de Watt’up, nouveau réseau de bornes de recharge électrique pour les professionnels. Celui-ci a été officiellement lancé avec l’installation d’une première borne le 9 novembre à Brive-la-Gaillarde (Corrèze). « La puissance de la borne est de 200 kilowatts et on pourra la faire évoluer à 400, ce qui en ferait la borne la plus puissante en France », ajoute le directeur commercial. L’offre, qui vise entre autres les professionnels du TRM consisterait notamment en l’installation de bornes de recharge rapide sur des stations déjà existantes ou en le déploiement de bornes privatives ou semi-privatives sur site (possibilité de les mettre à disposition d’autres clients adhérents du réseau Gaz’up/Watt’up). Gaz’up ambitionne de déployer 10 000 bornes de recharge électriques sur le territoire à horizon 2030, en privatif et semi-privatif et sur le réseau de recharge public, notamment dans les zones à faibles émissions du territoire.
ZFE et « territoires de vigilance »
Les intervenants du webinaire ont également rappelé les objectifs environnementaux et sanitaires d’amélioration de la qualité de l’air auxquels la mise en place des ZFE-m répond. Avec ce dispositif (déjà à l’œuvre à Paris, Lyon, Marseille, Rouen, Strasbourg), le but est de réduire les émissions d’oxyde d’azote et de particules fines, en sortant du parc les véhicules les plus polluants. « Le TRM représente 60% des émissions de Nox et 15 à 20 % des émissions de particules fines », rappelle Raphaël Bonnin. Selon Santé publique France, près de 50 000 décès par an sont imputables à la pollution atmosphérique. L’État a d’ailleurs été condamné à plusieurs reprises pour défaut d’action dans la lutte contre la pollution de l’air. « Parmi les difficultés du dispositif de ZFE-m, on note le manque d’harmonie (calendrier, exceptions, règles…) entre les villes, qui rend l’adaptation compliquée pour un transporteur qui rayonne sur tout le territoire », indique Sandrine Cuyeu. Cette dernière a également rappelé les annonces de juillet dernier du Ministre de la transition écologique Christophe Béchu qui a finalement établi un distinguo entre les territoires classés en ZFE-m et les « territoires de vigilance », soumis à la restriction de circulation des véhicules non classés, mais qui pourraient être amenés à devenir des ZFE-m si leur qualité de l’air se détériore. « Il faut rester vigilant, des villes peuvent basculer en ZFE en raison d’une évolution des seuils de pollution suivant les préconisations, plus exigeantes, de l’OMS », pointe Raphaël Bonnin.