Une activité du TRM qui « surprend » dans un contexte économique délicat. C’est ce qui ressort du premier baromètre des transports de fret et de la logistique. Basés sur les données de l’Insee et du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, ces travaux présentent la conjoncture sur les derniers mois. Le TRM a enregistré une activité de 43,3 milliards de tonnes-kilomètres au quatrième trimestre 2022, soit une hausse de 4,8 % par rapport au trimestre précédent. Une performance portée par le transport pour compte d’autrui (+ 5,9 %). Représentant 88,5 % des tonnes– kilomètres sur le trimestre, il compense la baisse sur les opérations en comptes propres (– 3,1 %). Sur l’ensemble de l’année, cette dynamique sur le 4e trimestre 2022 n’a pas pu totalement compenser les trimestres précédents, l’activité sur 2022 s’inscrivant en légère baisse (– 0,9 %). Toutefois, l’activité connaît un contrecoup au premier trimestre 2023 avec une baisse estimée des volumes, comprise entre 5 à 8 %. Et le climat des affaires s’est dégradé : selon les travaux, après un premier trimestre 2023 avec une activité en contraction, « le solde d’opinion sur la demande sur les trois prochains mois s’avère particulièrement bas » en mai. Conséquence : les transporteurs ont augmenté les prix sur le début d’année 2023.
Sur l’année 2022, l’indice des prix du TRM s’est accru de 10 %, un niveau supérieur aux prix de la consommation (+ 5,9 %). Une tendance que le baromètre explique notamment par des tarifs des transports connectés à l’inflation des prix des carburants. Toutefois, les transporteurs routiers n’ont que partiellement répercuté les prix du gazole auprès de leurs chargeurs et donneurs d’ordres. Les entreprises du TRM ont vu leur chiffre d’affaires augmenter de 11 % en 2022 par rapport à l’année précédente, tirés par les ventes en valeur « en nette croissance » et le prix du carburant. Toutefois, l’étude indique que, sous la pression concurrentielle, « de nombreux transporteurs ont consenti des marges réduites ». Une stratégie estimée « dangereuse », favorisant le risque de défaillance.
Du côté de l’emploi, les entreprises du TRM ont vu les créations nettes d’emplois s’interrompre par rapport aux années 2020 et 2021. Le secteur en France employait 431 000 salariés à la fin 2022, dont 119 000 pour l’organisation de fret (messagerie, express, affrètement, etc.).