La Pro-A, reconversion ou promotion par l’alternance, a été signée au mois de juillet. « Nous avons maintenant besoin d’une extension rapide, ce qui n’est pas toujours le cas, rappelle Florence Berthelot, déléguée générale de la FNTR. L’accord sur les frais de déplacement de 2019 n’est d’ailleurs toujours pas étendu. Le dialogue social continue d’être entravé par ces retards qui, bien que moins importants que ce qu’on a connu l’année dernière, semblent perdurer. » Cet accord sur la Pro-A, qui vise à favoriser, par une formation en alternance, le maintien dans l’emploi des salariés les moins qualifiés, était « urgent pour que nous puissions avancer au niveau de la branche, précise Jean-Marc Rivera, secrétaire général de l’OTRE. Il fallait pour cela déterminer la liste des certifications retenues comme éligibles à la pro-A dans la branche (une quarantaine de diplômes). » Pour avancer davantage sur les questions de la formation, les fédérations attendent de mieux cerner les perspectives de recrutement sur la fin de l’année compte tenu de la situation économique. « Le TRM n’a pas retrouvé ses niveaux d’avant-crise, souligne Florence Berthelot. Nous serons très attentifs aux mesures prises par le gouvernement en matière d’apprentissage qui devraient être positives pour les entreprises et les apprentis. »
Des négociations sur les NAO commenceront le 8 septembre. « Les marges de manœuvre des entreprises ne sont pas simples, estime Florence Berthelot. La situation du secteur s’est avérée extrêmement contrastée durant tout le premier semestre, des entreprises ont beaucoup tourné, mais, avec un marché désorganisé, les conditions économiques n’étaient pas réunies. D’autres sociétés sont restées à l’arrêt, sans avoir bénéficié de soutiens particuliers de la part des pouvoirs publics. » Jean-Marc Rivera souligne également « le contexte très particulier » traversé par les entreprises même si l’activité a été assez soutenue après le confinement pour rattraper certains retards dans le transport. « Les conditions tarifaires et de travail restent extrêmement difficiles », soutient-il. Les conséquences de la période de confinement, limitées jusqu’à présent par les aides de l’État, notamment avec l’activité partielle qui a préservé l’emploi, « pourraient arriver avec un décalage », relève-t-il, déplorant, comme Florence Berthelot, que le secteur du transport n’ait pas été entendu par les pouvoirs publics dans le cadre d’un plan de relance et d’aides des entreprises.
« Le centre de formation des apprentis s’annonce comme le plus gros chantier à venir, avec des travaux qui vont s’accélérer dans les prochaines semaines », indique Jean-Marc Rivera. En juillet, les partenaires sociaux ont signé un accord « temporaire mais urgent » pour équilibrer le régime du congé de fin d’activité qui se trouvait une nouvelle fois en déficit, basé sur un système de décote/surcote. Jusqu’alors fixée à 75 % du salaire annuel brut moyen pour les conducteurs de 57 à 61 ans, l’allocation des conducteurs passe désormais à 70 % pour un départ à 57 ans mais à 80 % pour un départ à 60 ou 61 ans (80 %). Au 15 septembre, les partenaires sociaux engageront des négociations, prévues depuis 2018, sur l’évolution du dispositif. L’État ne s’est pas encore positionné sur la continuité de son financement et des éléments pourraient dépendre de la réforme des retraites mais certaines pistes pourraient déjà être explorées. « Le but est de faire un constat sur la situation du régime, de manière partagée, puis de voir comment le faire évoluer, explique Florence Berthelot. Est-ce qu’on va toujours vers un système de départ anticipé ? Ou est-ce qu’on fait progresser le régime en prenant en compte d’autres aspects comme la prévention, l’inaptitude ou encore des conditions concernant l’âge, l’ancienneté ou le montant des allocations ? » L’arrêt définitif et total au bout d’un certain nombre d’années de conduite ne correspond peut-être plus aux attentes actuelles des salariés, souligne-t-elle. Même position pour Jean-Marc Rivera : « On veut mettre toutes les hypothèses sur la table, avoir un échange de fond entre les organisations professionnelles et les syndicats et s’orienter vers ce qui amènerait le plus de consensus possible. »
Sur ce dossier, dont la refonte doit participer à la modernisation de la convention collective, les partenaires sociaux ont abouti en 2018 à une méthode de critères classants. « Nous devons mettre le montant des coefficients et estimer comment on applique ce système dans le temps, souligne Florence Berthelot. Il faudra une période transitoire pour que ce soit acté et mis en place dans toutes les entreprises. » Pour l’OTRE, ce dossier, bien avancé, apparaît comme « une vraie déception », les négociations, bien avancées, s’étant arrêtées avant même que la question des taux de rémunération pour chaque coefficient soit réellement évoqué « dans le dur ». « Ce nouveau modèle de classification est désormais opérationnel dans le déménagement et nous n’avons entendu ni les entreprises ni les salariés contester contre cette nouvelle approche, soutient Jean-Marc Rivera. Ce dossier est-il définitivement enterré ? Je l’ignore. Nous espérons que non car il est indispensable de moderniser ces classifications. »