Une forte envie d’avancer

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L’ouverture de Solutrans a confirmé sa position de plus gros événement européen de la mobilité. Les exposants, venus de tous horizons, sont plus nombreux que jamais et, avec leurs visiteurs professionnels, plus décidés que jamais à avancer dans la transition énergétique… Ceci malgré un contexte économique plutôt sombre.

Pour sa 17e édition, commencée le 21 novembre pour cinq jours à Lyon-Eurexpo, le Salon Solutrans a pris ses aises sur 95 000 m2, afin d’accueillir un nombre record d’exposants (1100), comme de visiteurs professionnels (64 000 dont un quart venus de l’étranger). Une édition placée par la Fédération française de la carrosserie (FFC), propriétaire de Solutrans, sous le signe de la transition énergétique. « Nous avons tous ce même objectif », a assuré Patrick Cholton, son président, à Clément Beaune, ministre des Transports, venu inaugurer le Salon le 21 novembre. Tout en ajoutant : « À peu près 95 % des transporteurs sont des PME-TPE et n’ont pas les moyens de passer d’un véhicule à 130 000 € à un de 350 000 €. Je compte donc sur vous, au nom de la filière. »

Bruno Bernard, président de la Métropole de Lyon, estime que « les pouvoirs publics font déjà beaucoup », mais Clément Beaune annonce un effort supplémentaire : 60 M€ sont inscrits dans le Projet de loi de finances pour 2024 pour l’appel à projet soutenant le verdissement des flottes, contre 55 M€ en 2023. Il promet aussi d’élargir le suramortissement au rétrofit et se dit « encore ouvert à des améliorations réglementaires » sur le sujet.

« Demande de visibilité »

À l’issue de sa déambulation dans le Salon, le ministre rapporte avoir « surtout entendu une demande de visibilité ». Il répond en assurant que « le sujet n’est pas d’étendre les objectifs climatiques, mais d’accompagner au mieux les solutions, sur la durée ». Pour la logistique urbaine, l’État soutient la concertation en cours entre les métropoles, en vue de proposer aux professionnels un cadre de ZFE harmonisé. « Ce sera une incitation massive à l’investissement », estime Clément Beaune.

S’il observe par ailleurs que « l’électrification des flottes est la grande tendance », il assure que l’on « est à un moment où l’on ne peut pas se permettre d’avoir une seule énergie ». Les objectifs européens pour la décarbonation constituent en effet un « défi considérable », a prévenu Marc Mortureux, délégué général de la Plateforme automobile (PFA), lors de la conférence d’ouverture. Ils visent en effet une réduction des émissions de CO2 de 65 % en 2035 et de 90 % en 2040. « Heureusement, on le voit à Solutrans, l’offre est là, se félicite-t-il. Il faut accélérer les ventes des véhicules concernés. »

Vers le tout électrique ?

Reste à chacun à faire ses choix de mix énergétique. La FFC vient dans ce but d’actualiser son étude Vision’Air, « une modélisation de la trajectoire que devraient avoir les nouvelles motorisations, à partir de leur TCO »1, explique Béatrice Plat, directrice associée de BDO Advisory, qui en a été chargée. Elle porte sur 11 motorisations, 18 types de véhicules et 5 types de mission. Pour chaque combinaison de ces éléments, deux scénarios sont étudiés : l’un dans lequel croissance économique, contraintes environnementales, mais aussi aides à l’achat seraient limitées, l’autre dans lequel l’inverse se produirait. Les résultats révèlent que « dans les deux scénarios, la motorisation électrique émergerait », mais aussi, pointe Béatrice Plat, « qu’à l’horizon 2025, aucun ne permet d’atteindre l’objectif européen et qu’en 2040, seul celui d’une croissance non contrainte l’atteint ». Elle appelle donc à un renforcement des aides fiscales dans les différents pays de l’Union.

Si « la visibilité de la filière a progressé sur les coûts des technologies, observe-t-elle enfin, l’incertitude plane sur les prix des énergies et sur le maillage du territoire en stations d’avitaillement ». Les acteurs concernés s’attellent à ce chantier. En plénière, Total Energies et Enedis ont ainsi présenté les résultats d’un groupe de travail sur les besoins de recharge en itinérance pour les poids lourds électriques et les impacts sur le réseau électrique et les infrastructures. Ceux-ci évaluent ces besoins en 2035 à 1,1 GW/j maximum, ce qui est absorbable par le réseau mais nécessite 10 000 points de charge lente et le double de recharge rapide. Enedis se dit prêt aux 620 M€ d’investissements nécessaires.

(1) Coût total de possession. Le CNR va aussi publier d’ici la fin 2023 des « fiches TCO » pour différentes nouvelles énergies, avant de lancer des enquêtes plus complètes.

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