Comment l’idée de créer une piscine itinérante grâce à une semi a-t-elle germée ?
Olivier Tauty : Le but à l’origine était d’éviter les noyades mais aussi de donner une égalité des chances. On se rend compte qu’il n’y a pas d’équité dans ce domaine, il y a des territoires avec des zones blanches ou que, malgré les infrastructures, il n’a pas assez de lignes d’eau disponibles pour accueillir des publics pour l’apprentissage de la natation. Et, récemment, la crise de l’énergie a accentué le phénomène puisque des piscines ferment. Il y a donc une pénurie dans le domaine. Pour pallier le problème de disponibilité et de proximité, le meilleur moyen est d’aller au plus près des futurs nageurs, de les faire aimer et respecter l’eau. Il nous fallait une solution mobile qui intègre tout, comme une mini piscine municipale. En cherchant sur Internet, j’ai découvert l’association Aqwa Itineris basée en Suisse et qui avait créé cette semi-remorque, qui allait d’école en école en Suisse. J’ai demandé à Jean-François Buisson, président d’Aqwa Itineris International, s’il était possible de réaliser ce même type d’opération avec la semi en France.
Quel rôle Tred Union tient-il dans ce partenariat ?
Fabrice Cicirko : Être partenaire d’Aqwa Itineris entre dans l’état d’esprit de Tred Union, basé sur l’entraide, la convivialité. Quand nous avons entendu parler de cette piscine itinérante, le projet nous a plu. D’une part, en tant que transporteurs, nous regardons comment on peut les aider à rentrer la semi dans les cours ou les parkings de mairie. Chaque transporteur de Tred Union peut transporter cette semi sur plusieurs kilomètres. Nous l’avons par exemple transportée sur 1000 km, de Rouen à Marseille. Notre conducteur est venu la chercher à Marseille, pour la déposer à Nucourt. Je l’ai ensuite amenée jusqu’à Seugy. Ce partenariat dure depuis 2 ans maintenant et ça nous plaît vraiment.
Comment les étapes sont-elles décidées et organisées ?
Olivier Tauty : Aqwa-Itineris se déplace à la demande des collectivités. Seules les mairies peuvent nous permettre de nous installer au bout d’un processus administratif assez long, nous renvoyons donc les particuliers intéressés vers leurs mairies. Nous réalisons un audit des lieux pour vérifier que nous pouvons nous implanter ; certaines communes sont en effet très isolées, avec des axes routiers compliqués et des zones de stationnement pas toujours évidents. Nous sommes d’ailleurs sur ce point épaulés par le réseau Tred Union. Nous avons beaucoup de demandes. Des territoires nous attendent, en Guyane, en Réunion, mais c’est plus compliqué en termes de logistique puisque ce n’est pas du routier. Mais aussi dans d’autres pays, jusqu’au Canada ou en Thaïlande. La solution séduit par sa proximité et son équipement. La particularité de ce bassin est que le plancher est réglable, permettant une variation de profondeur d’eau, de 5cm à 1,20m, selon l’appréhension et le savoir-faire du nageur. Ce projet n’est possible que grâce au soutien des entreprises qui nous accompagnent. Et nous pouvons en accueillir d’autres. Nous avons notamment besoin d’autres camions car nous avons une longue liste de demandes d’implantation !
En images, retrouvez le reportage de nos confrères de France Routes réalisé lors de l'étape à Seugy