Retraite et pénibilité : une première victoire des syndicats espagnols

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La CETM, principale association professionnelle du TRM espagnol, et les syndicats des conducteurs se sont mis d’accord pour solliciter l’avancement de l’âge de départ à la retraite. La balle est maintenant dans le camp du gouvernement espagnol.

Les syndicats majoritaires des conducteurs, appartenant aux deux grandes confédérations (UGT et CCOO), en avaient fait une véritable « ligne rouge », au point d’appeler à une série de journées de grèves à partir du 28 octobre dernier. Leur argument principal : la pénibilité et la dangerosité. « Des milliers de conducteurs professionnels âgés sont incapables de continuer à travailler dans leur véhicule. Ils endurent une activité pénible et dangereuse, subissent le taux le plus élevé d'accidents mortels au travail, des maladies chroniques ou des pathologies qui réduisent leur espérance de vie. De plus, ils mettent en péril la sécurité routière de tous » affirme une source syndicale.

Un dispositif légal

En Espagne, l’âge de départ à la retraite est actuellement fixé à 65 ans (avec 38 années de cotisations au minimum) et à 66 ans et 6 mois si le nombre d’années est inférieur. La loi prévoit même une augmentation progressive de l’âge de départ (67 ans à partir de 2027 si moins de 38 années et 6 mois). Cependant, le dispositif des « coefficients de réduction » prévoit que l'âge minimum d'accès à la pension de retraite peut être abaissé par décret royal dans le cas de groupes professionnels ou d'activités exceptionnellement pénibles, toxiques, dangereux ou insalubres. C’est le cas actuellement pour certaines professions, notamment dans le secteur ferroviaire.

L’accord conclu, le 24 octobre dernier, par la Confédération espagnole de transport de marchandises (CETM), la principale organisation professionnelle du TRM espagnol, et les deux syndicats prévoit qu’une demande sera adressée au ministère de la Sécurité sociale en vue de l'ouverture de la procédure générale d'établissement des coefficients de réduction pour la retraite des conducteurs professionnels de véhicules de plus de 3,5 tonnes de charge utile. Toutefois, cette demande portera également sur la compensation de l'augmentation des cotisations sociales résultant de l'application de ces coefficients. La contrepartie serait recherchée par une réduction du taux de cotisation pour les accidents du travail et les maladies professionnelles (de 6,7% à 3,7%).

Une pyramide des âges défavorable

Les autres points convenus concernent la prévention des risques professionnels, avec le caractère obligatoire des visites médicales régulières et la possibilité pour les entreprises de procéder à des contrôles aléatoires de la consommation d'alcool et de drogues de leurs conducteurs.

Plusieurs incertitudes demeurent. La mesure ne fait pas l’unanimité dans la profession. Les autres organisations représentatives qui ont participé à la négociation (Fenadismer, Astic, UNO et FVET) ont décidé de soumettre l’accord à leurs organes directeurs. Les modalités concrètes de la retraite anticipée restent à définir. Si celle-ci est finalement actée, l’impact risque d’être considérable au cours des années à venir : 70% des conducteurs espagnols ont plus de 50 ans.

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