Que vont devenir les autoroutes et leurs recettes à la fin des concessions ?

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Les péages autoroutiers peuvent-ils être un moyen de financer la transition énergétique de la mobilité ?

Crédit photo Cédric Lecocq
Les sept principales concessions autoroutières arriveront à leur terme entre 2031 et 2036. A l’heure où la transition écologique de la mobilité se chiffre en centaines de milliards d’euros, ce patrimoine pourrait-il contribuer à la financer ? Cette question est mise au débat par le think tank TDIE dans l’espoir d’une prochaine conférence sur le financement des infrastructures.

Un mur d’investissement se dresse pour financer la transition énergétique de la mobilité. Les rapports Pisany-Ferry ou Draghi l’ont chiffré à plusieurs centaines de milliards d’euros d’ici 2050. La dernière note scientifique réalisée par Thierry Dallard, ex-président du directoire de la Société du Grand Paris, l’estime à « 600 Mds€ entre 2035 et 2050, soit 40 Mds€ par an, l’équivalent d’1,5 % du PIB français » ! La période coïncide avec la fin des concessions autoroutières où les montants payés par les usagers s’élèvent à 16 Mds€ par an. « Des recettes mobilisables » selon Thierry Dallard et TDIE. Le scénario étudié en sanctuariserait 50 %, « soit 8 Mds€ offrant une capacité d’emprunt de 450 Mds€ sur 15 ans ».

Modèle concessif à préserver

L’Autorité de régulation des transports alerte depuis plusieurs années sur l’urgence d’anticiper la fin des concessions autoroutières. Pour l’ART comme TDIE, le modèle concessif est à préserver mais à adapter aux nouveaux enjeux de la décarbonation des mobilités notamment. Ses avantages reconnus sont de faire peser les coûts de l’infrastructure aux usagers selon une logique « d’usager-payeur ». Laquelle sécurise les financements nécessaires à son entretien et à sa modernisation. Pour Thierry Dallard, il a aussi le gros avantage « d’impliquer le privé et ses investissements ».

Conditions à réunir

Pour le rédacteur de la note, plusieurs conditions sont à réunir toutefois. A commencer par simplifier et fluidifier les règles comptables publiques en utilisant les dispositifs d’amortissement des investissements. Cette piste est autorisée par Bruxelles à condition que l’Etat membre concerné ne soit pas sous le joug d’un déficit excessif… comme l’est la France aujourd’hui. Thierry Dallard alerte aussi sur « l’affaiblissement des maitrises d’ouvrages publiques » et le besoin de rénover les règles contractuelles actuelles : concessions autoroutières, sociétés de projet, partenariat public-privé… L’instabilité politique et budgétaire est considérée comme le principal frein aux décisions qui pourraient être prises lors d’une conférence sur le financement des infrastructures espérée au printemps.
Rappelons que François Durovray, le précédent ministre des Transports, avait appelé à repenser le modèle de financement des autoroutes et celui de la route, plus généralement, en annonçant une grande concertation sur le sujet.

Sur le même sujet, lire notre interview de l'économiste Yves Crozet sur le financement de la route : « On prélève beaucoup d’argent sur les transports, mais il n'est que peu redirigé vers les transports ».

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